Le ministère nigérien de la Défense, dans l’optique d’une lutte contre les djihadistes, a décidé de mobiliser ses militaires retraités pour venir en soutien à l’armée, qui auront pour rôle la sécurisation des sites de projets de développement.
Au moins 1.000 anciens militaires et gendarmes seront mobilisés au Niger pour pallier aux besoins en effectifs supplémentaires, a annoncé le ministère de la Défense nationale du pays sur les réseaux sociaux.
Ces appelés seront un soutien pour les forces armées dans certaines de leurs missions, et accompliront des tâches spécifiques sans toutefois participer aux opérations de combat, ajoute le ministère.
L’initiative concerne les militaires à la retraite “des FAN et de la Gendarmerie ayant quitté la position d’activité entre 2017 et 2022”, précise-t-il.
“Pour soulager les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont constamment sur le terrain, le ministère de la Défense a jugé utile de faire appel aux anciens militaires et gendarmes à la retraite depuis cinq ans ou moins, parmi lesquels on compte des spécialistes de plusieurs domaines”, a indiqué le colonel Abdoulaye Mounkaila, retraité et membre de la Commission de la Réserve militaire, selon RTL Niger.
Une première au Niger
Le pays lance pour la toute première fois ce genre d’opération pour lutter contre les groupes djihadistes dont les attaques meurtrières se sont multipliées depuis 2015. Beaucoup de parties du territoire en sont victimes, notamment l’ouest, proche du Mali et du Burkina où Al-Qaïda* et Daech* sont présents, et le sud-est riverain du lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire de djihadistes de Boko Haram* et de sa branche dissidente Iswap (État islamique en Afrique de l’Ouest)*.
Selon les autorités, la zone frontalière entre le nord du Bénin et le sud du Niger, qui était jusqu’ici épargnée, est à son tour confrontée depuis quelques mois à la menace terroriste. Pour y faire face, le gouvernement nigérien avait affiché en 2020, l’intention de doubler les effectifs de son armée qui devraient passer de 25.000 à 50.000 dans les cinq prochaines années.
Il faut noter que dans sa lutte contre les islamistes armés, le Niger bénéficie prétendument du soutien, logistique et en matière de formation, de la France, des États-Unis, de l’Italie, de l’Allemagne et de Belgique.
*Organisation terroriste interdite en Russie
Sputnik