Le Niger s’apprête à réaliser une étape historique avec la première commercialisation de son pétrole brut en janvier. Malgré les sanctions économiques imposées par la Cédéao à la suite du coup d’État en juillet dernier, le général Tiani a affirmé à la télévision publique que l’exportation de 90 000 barils par jour débutera vers le Bénin. Cette décision suscite l’attention, soulignant les défis politiques et économiques auxquels le Niger est confronté.
Les préparatifs sont en cours, avec l’oléoduc de près de 2 000 kilomètres déjà opérationnel et la compagnie chinoise CNPC pompant actuellement le pétrole. Les premiers barils de brut nigérien devraient quitter le port de Sémé fin décembre pour une expédition par bateau autour du 5 janvier. Cette initiative témoigne de la détermination du Bénin et du Niger à poursuivre leurs projets pétroliers malgré les tensions régionales.
Cotonou ne confirme pas officiellement, mais ne conteste pas non plus les déclarations du général Tiani. Une source gouvernementale béninoise a expliqué que le pétrole ne serait pas soumis aux sanctions, soulignant les intérêts économiques du Bénin, détenteur de parts dans l’entreprise WapCo, qui contrôle le pipeline. Cette décision éclaire la complexité des relations économiques régionales.
Alors que le Bénin s’engage à poursuivre ses projets pétroliers avec le Niger, des questions subsistent quant à la réaction de la Cédéao et aux implications à long terme. Le blocus économique actuel pose un défi financier pour le Niger, qui doit trouver des alternatives aux procédures classiques de la banque centrale ouest-africaine pour recevoir les revenus de cette exportation pétrolière.