Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a abordé la situation du pays lors de son discours devant l’Assemblée législative de transition. Il a souligné l’importance cruciale de la question sécuritaire et a exprimé la nécessité de doter le Burkina Faso d’une nouvelle Constitution. Selon lui, la refonte de la société burkinabè doit commencer par une Constitution qui reflète véritablement les aspirations de la population. Il a critiqué le mimétisme constitutionnel qui engendre un déficit démocratique et une gouvernance dysfonctionnelle, entraînant ainsi des troubles sociaux.
Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela considère la refondation du Burkina Faso comme un processus qui nécessite une nouvelle Constitution en adéquation avec les aspirations du peuple. Selon lui, l’émancipation véritable ne peut se réaliser qu’à partir de valeurs et de références propres à la nation burkinabè. Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre prévoit de s’appuyer sur des Comités de veille et de développement (Coved) qui remplaceront les conseils villageois. Ces organisations civiles et apolitiques joueront un rôle essentiel dans l’élaboration d’un avant-projet de Constitution, permettant ainsi au peuple burkinabè de décider du type de régime qu’il souhaite pour son pays.
Le Premier ministre a souligné que la sécurité est une condition sine qua non pour la tenue d’élections démocratiques. Il a fait cette déclaration suite à de nouvelles attaques terroristes ayant causé la mort d’environ quarante personnes le week-end dernier. Refusant de négocier avec les terroristes, le gouvernement burkinabè met l’accent sur les succès militaires obtenus et le recul des groupes armés, qui ont permis le retour de plus de 120 000 déplacés internes dans leurs villages. Toutefois, le Premier ministre a regretté l’abandon de son pays par d’anciens partenaires en matière de fourniture d’armes, ce qui a conduit le Burkina Faso à renforcer ses relations avec des pays tels que la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, la Corée du Nord et le Venezuela.
Après le lancement de la refondation nationale, le Premier ministre a exprimé son engagement en faveur de la réconciliation nationale. Un comité ministériel travaille déjà sur le financement d’indemnités destinées aux victimes de violences politiques. Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela met en avant la nécessité de rétablir la sécurité avant de pouvoir organiser des élections démocratiques