La justice française a ouvert une enquête fin mars à Paris pour « complicité de torture » après la plainte de deux Britanniques visant le président émirati d’Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi, a-t-on appris ce 11 mai.
Ahmed Nasser Al-Raisi, le président d’Interpol, l’organisation internationale de police criminelle est visé par une information judiciaire pour complicité de torture. L’enquête judiciaire fait suite à une plainte avec constitution de partie civile de deux Britanniques.
Deux citoyens britanniques de passage aux Émirats à l’origine de la plainte
Dans un communiqué, Matthew Hedges, doctorant à l’université de Durham en Angleterre et Ali Issa Ahmad, agent de sécurité de dans le centre de l’Angleterre indiquent qu’ils apporteront « les preuves de la torture » dont ils accusent Ahmed Nasser Al-Raisi, lors d’une audition « sur demande du juge d’instruction » du pôle spécialisé dans les crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris.
Lors d’une conférence de presse à Lyon en octobre 2021, les deux plaignants avaient témoigné des détentions arbitraires et des faits de torture dont ils disaient avoir été victimes en 2018 et 2019. Matthew Hedges avait évoqué un voyage d’études pour préparer son doctorat, des accusations d’espionnage et une détention entre mai et novembre 2018 et le fait qu’il avait été « forcé à de faux aveux ». Condamné à la perpétuité en novembre 2018, il avait été gracié moins d’une semaine plus tard, sous pression internationale. Ali Issa Ahmad, lui, avait rapporté avoir été battu à plusieurs reprises et même poignardé lors d’un séjour d’un mois en détention entre janvier et février 2019 dans l’émirat de Sharjah, accusé, selon lui, d’avoir supporté trop ostensiblement lors d’un match de la coupe d’Asie l’équipe de football du Qatar avec un tee-shirt sur lequel figurait le drapeau bordeaux de ce pays.
La situation du blogueur Ahmed Mansour en toile de fond
Haut responsable policier émirati, Ahmed Nasser Al-Raisi fait déjà l’objet d’une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste, le Pnat pour d’autres accusations de tortures déposée par l’ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR), concernant Ahmed Mansoor, l’un des principaux défenseurs des droits de l’homme dans les Émirats arabes unis.
(avec AFP)