Dans une visite au Kenya jusqu’à vendredi, le souverain britannique, le Roi Charles III, a suscité la controverse en reconnaissant les abus coloniaux commis contre les Kényans lors de la lutte pour l’indépendance. Il a qualifié ces actes de “violence odieux et injustifiables” et a exprimé son profond regret à leur égard. Cependant, cette reconnaissance a laissé de nombreuses voix de la société civile insatisfaites, qui attendaient des engagements plus fermes.
Avant même l’arrivée du Roi Charles III au Kenya, de nombreuses voix se faisaient entendre, exigeant des excuses et des réparations pour les violations des droits humains commises par les colons britanniques. Wanjira Wanjiru, la coordinatrice du centre pour la justice sociale de Mathare, un quartier populaire de Nairobi, déplore le manque d’engagement concret : “Cela ne suffit pas d’exprimer des regrets. On reconnaît ce qu’il s’est passé et puis, que va-t-il se passer ? Rien.” Les attentes étaient que le Roi Charles présente des excuses plus directes et engageantes.
Le Kenya a été sous domination coloniale britannique, marquée par des décennies de lutte pour l’indépendance et des actes de violence commis contre la population locale. Le discours du Roi Charles III rappelle ce douloureux passé colonial et souligne l’importance de reconnaître les erreurs du passé pour aller de l’avant.
Joel Kimutai Bosek, un avocat défendant des communautés de l’ouest du Kenya qui réclament des compensations pour leurs terres, considère que le discours du Roi Charles III constitue un geste de bonne volonté. Il estime que le Roi, en tant que chef d’État britannique, a ouvert un nouveau chapitre dans les relations entre le Royaume-Uni et le Kenya. Cependant, la question des réparations reste cruciale pour de nombreuses personnes, car la reconnaissance des abus coloniaux pourrait potentiellement ouvrir la voie à des procédures judiciaires, tant au Kenya que dans d’autres pays du Commonwealth. Les attentes demeurent élevées quant à un véritable changement et des actions concrètes pour réparer les injustices du passé.