Il y a quelques jours,le ministre Zimbabwéen des Affaires étrangères a laissé entendre que son pays pourrait envisager d’extrader l’ancien dictateur éthiopien Mengistu Hailé Mariam si Addis Abeba en faisait la demande. Cela fait 31 ans que le dictateur éthiopien – aujourd’hui âgé de 85 ans – a pris la fuite pour se réfugier au Zimbabwe, où il a vécu jusqu’à présent sans être inquiété.
Le 21 mai 1991, alors que les rebelles éthiopiens marchent sur la capitale Addis Abeba, Mengistu Hailé Mariam fuit le pays. Il obtient l’asile politique au Zimbabwe, chez son ami le président Robert Mugabe – dont il a soutenu la guérilla indépendantiste dans les années 1970.
Quelques années plus tard alors que Mengistu est condamné à mort par contumace pour génocide, les autorités zimbabwéennes réaffirment qu’elles ne livreront pas « le camarade Mengistu », malgré les demandes répétées de la justice éthiopienne.
Avec la chute, puis le décès de Robert Mugabe, Mengistu perd un ami et un protecteur. La récente découverte d’un ancien génocidaire rwandais enterré au Zimbabwe relancr le débat sur les fugitifs cachés dans le pays.
Interrogé, le ministre zimbabwéenne des Affaires étrangères, Frederick Shava se défend : le pays n’est pas une terre d’accueil pour les génocidaires. Ajoutant que pour Mengistu Hailé Mariam, si l’Ethiopie en fait la démarche, Harare prendra les mesures nécessaires pour répondre « aux demandes légitimes du gouvernement éthiopien ».