L’ancien président socialiste François Hollande a fait un retour remarqué sur la scène politique française en remportant un siège de député lors des législatives du dimanche 7 juillet, sous la bannière de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire. Ce retour atypique marque un tournant dans la carrière de l’ancien locataire de l’Élysée.
Sept ans après avoir quitté l’Élysée, François Hollande, âgé de 69 ans, a obtenu 43,10 % des voix, battant ainsi la candidate d’extrême droite et le député sortant de droite Les Républicains. Face à ce qu’il appelle une « situation exceptionnelle », caractérisée par les législatives anticipées convoquées par Emmanuel Macron et la menace d’une majorité d’extrême droite, Hollande a pris la décision exceptionnelle de briguer à nouveau le mandat de député en Corrèze, poste qu’il avait occupé de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2012.
Hollande, silhouette épaissie et œil rieur, a savouré cette campagne, renouant avec une popularité qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. Selfies, poignées de main et accolades ont rythmé sa campagne, loin de l’image du président le plus impopulaire de la Ve République. En 2016, il ne recueillait que 4 % d’opinions favorables, un record de faible popularité.
Hollande revient sur le devant de la scène politique avec des perspectives d’avenir intéressantes. Son retour à l’Assemblée pourrait renforcer l’alliance de gauche et influencer les débats parlementaires. Cependant, il devra naviguer avec prudence dans un paysage politique marqué par des divisions profondes et des défis économiques et sociaux significatifs.
François Hollande avait été élu président en 2012 avec la promesse d’une « présidence normale », en rupture avec le style flamboyant de Nicolas Sarkozy. Toutefois, son mandat a été émaillé de scandales personnels et de crises politiques, notamment l’affaire Julie Gayet et les mouvements de rejet contre ses réformes, comme le mariage homosexuel et la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux.
Malgré les tumultes de sa présidence, une partie de son bilan a été réévaluée positivement : maîtrise du déficit budgétaire, refus de livrer des navires de guerre à la Russie et gestion des crises terroristes. Après avoir fondé « La France s’engage » et publié plusieurs livres, Hollande n’a jamais écarté un retour politique, preuve en est avec sa récente élection en tant que député.