Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cinq pays, notamment la Chine, l’Inde, les Émirats arabes unis, la Turquie et Singapour, ont augmenté leurs importations de pétrole russe. Un rapport publié aujourd’hui par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) révèle que ces pays ont utilisé le pétrole russe pour produire des produits qu’ils vendent à des pays qui ont sanctionné le pétrole russe. Cette opération de « blanchiment » sape le plafonnement des prix du pétrole russe et alimente l’invasion, selon les analystes.
Les pays identifiés comme « pays blanchisseurs » ont augmenté leurs importations maritimes de pétrole brut russe de 140% par rapport à l’année précédente, selon le CREA. Ils absorbent 70% des exportations de pétrole brut de la Russie. Dans le même temps, ils ont augmenté leurs exportations de produits pétroliers de 26% vers les pays de la coalition où les prix sont plafonnés. Leurs exportations vers les pays n’appartenant pas à la coalition n’ont augmenté que de 2%. Cela montre que la majeure partie du pétrole russe finit dans les pays où les prix sont les plus élevés, malgré les sanctions.
L’UE est le plus grand importateur de ces produits raffinés, suivie de l’Australie. Le CREA rapporte que l’UE a dépensé 19,3 milliards de dollars pour ces produits d’origine russe au cours des 12 mois qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine, suivie de l’Australie avec 8,74 milliards de dollars. Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon ont également dépensé des milliards de dollars pour ces produits pétroliers raffinés. Les analystes soulignent que cette augmentation des importations de produits pétroliers en provenance des principaux importateurs de pétrole brut russe sape les sanctions pétrolières contre la Russie.
Le rapport indique également que les navires européens transportent la plupart des produits blanchis. Cependant, Isaac Levi, analyste en énergie et co-auteur du rapport, a déclaré que l’UE, le G7 et l’Australie continuent d’importer des combustibles fossiles russes sous forme de produits pétroliers raffinés en provenance de pays tiers et autorisent le transport sur leurs navires et leurs assurances. Les analystes soulignent que la répression de ce commerce est l’occasion d’exercer un effet de levier supplémentaire pour interrompre le financement de l’invasion brutale de l’Ukraine par la Russie.