Le Mali a assisté, ce 28 février, à la dissolution de l’association “Kaoural Renouveau” par les autorités, suite aux déclarations jugées diffamatoires de son président contre les autorités de transition. Cette décision, annoncée par le Colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’administration territoriale, met fin aux activités d’un groupe qui se voulait critique envers la gouvernance actuelle du pays.
Le fondement légal de cette dissolution repose sur l’article 13 de la loi relative aux associations au Mali, qui interdit les propos subversifs et non conformes aux objectifs déclarés de l’association. Les sorties médiatiques du président de “Kaoural Renouveau”, El Hadj Oumar Touré, accusant les autorités de transition d’incompétence, n’ont fait qu’accentuer les tensions, menant irrémédiablement à cette dissolution.
Ce n’est pas la première fois qu’une association est dissoute au Mali pour des raisons similaires. Le contexte est marqué par une instabilité politique depuis le coup d’État d’août 2020, période depuis laquelle les autorités de transition peinent à stabiliser le pays. “Kaoural Renouveau”, par ses critiques ouvertes, s’inscrivait dans une dynamique de contestation croissante envers la gestion du pays.
La dissolution de “Kaoural Renouveau” soulève des questions sur la liberté d’expression et le rôle des associations dans le débat public au Mali. Alors que le pays navigue encore dans une transition politique fragile, la disparition d’une voix critique indique peut-être une restriction de l’espace public pour les dissensions. Cependant, elle peut également inciter à une réflexion sur la manière de concilier critique politique et respect du cadre légal établi.