Lors d’un sommet récent à Abuja, capitale nigériane, des dirigeants africains ont lancé un appel pressant pour une augmentation significative de la coopération régionale afin de combattre le terrorisme. Ce sommet, focalisé sur les défis sécuritaires du continent, a notamment proposé la création d’une force militaire unifiée pour contrer la menace terroriste qui sévit, particulièrement au Sahel.
Face à une situation alarmante, la secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed, a souligné que le Sahel est désormais l’épicentre de presque la moitié des décès mondiaux liés au terrorisme. En réponse, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, avec ses homologues du Ghana et du Togo, a proposé une stratégie de coopération renforcée, d’échange de renseignements et la mise sur pied d’une force militaire en attente, envisagée comme un moyen dissuasif contre les attaques terroristes de grande envergure.
Depuis le Mali, les groupes islamistes ont étendu leur influence à travers le Sahel, menaçant désormais les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest, tandis que d’autres groupes terroristes activent également dans la Corne de l’Afrique et autour du lac Tchad. La situation est exacerbée par la rupture récente de plusieurs pays du Sahel avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la France et leur pivot vers des relations plus étroites avec la Russie.
Le président togolais a appelé la communauté internationale à augmenter le soutien financier aux pays africains pour leur permettre de mieux financer leurs opérations anti-terroristes. Parallèlement, le ministre nigérian des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude concernant les millions d’armes légères en circulation, les défis posés par le changement climatique, les fausses informations et les transactions non réglementées via les cryptomonnaies, soulignant la complexité croissante de la lutte contre le terrorisme.
La création d’une force militaire multinationale pourrait s’inscrire dans une série de mesures plus larges, incluant aussi le renforcement des capacités nationales et régionales, l’amélioration de la coopération internationale et une meilleure régulation des flux financiers et d’armement dans la région. Ces initiatives visent à former un front uni pour restaurer la stabilité et la sécurité en Afrique.
La réunion à Abuja marque un tournant potentiel dans la manière dont le terrorisme est combattu sur le continent africain. Avec des défis grandissants et une volonté manifeste de changer de stratégie, les leaders africains semblent prêts à prendre des mesures concrètes et innovantes pour assurer la sécurité de leurs nations. La réussite de ces efforts dépendra toutefois de la collaboration entre les États africains et le soutien continu de la communauté internationale.