Les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont rassemblés au Ghana pour une rencontre de deux jours. Au cœur des discussions : la possibilité d’une intervention militaire au Niger, visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays. Cette réunion revêt une importance capitale, dix jours après l’approbation par la conférence des chefs d’État de la Cédéao de l’opération militaire proposée.
Le sommet a été marqué par certaines absences notables, dont celle du chef d’état-major du Cap-Vert, opposé à l’emploi de la force, ainsi que des chefs d’état-major du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali, des pays où les militaires ont pris le pouvoir par la force ces dernières années. L’ouverture du sommet a été inhabituellement courte mais intense, axée sur l’appel à la réussite de l’opération. Un représentant de la Cédéao a confirmé que tous les préparatifs étaient achevés et que le principal objectif était maintenant de fixer la date de l’intervention.
Le chef d’état-major du Ghana a confirmé que l’opération militaire était désormais une décision prise. Il a annoncé la mise en place d’une mission de soutien à la stabilisation au Niger. Les États membres sont déterminés à agir dans un cadre temporel réaliste et prévisible. Le commissaire chargé des affaires publiques de la Cédéao, Abdel Fatau Musah, a souligné que les forces de l’Afrique de l’Ouest étaient prêtes à répondre à l’appel du devoir pour faire face à l’obstination des militaires au pouvoir. Il a également indiqué que la force en attente disposait déjà des ressources nécessaires et qu’un soutien financier occidental, bien que bienvenu, n’était pas indispensable.
Abdel Fatau Musah a fait face aux questions des médias, défendant l’opération militaire tant sur le plan juridique qu’opérationnel. Il a affirmé que les risques et les opportunités étaient bien compris et que la phase de planification touchait à sa fin. Il a écarté la possibilité d’une confrontation avec le Mali et le Burkina, arguant que ces pays ne contrôlaient pas efficacement leurs frontières avec le Niger, où opéraient des groupes tels que l’État islamique et le Jnim.
La réunion d’ouverture du sommet a également été l’occasion de rappeler le passé de succès de la force en attente de la Cédéao et de souligner son historique de soutien international. Les participants ont souligné le caractère délicat du chemin à parcourir. Les dirigeants ont insisté sur la nécessité de fournir les moyens financiers et humains pour mener à bien cette entreprise. Le ministre de la Défense ghanéen a conclu en affirmant qu’il était crucial de permettre aux peuples de choisir leurs dirigeants et que l’histoire était en jeu face à cette junte au pouvoir au Niger.