Les autorités du Niger, du Mali et du Burkina Faso, réunis sous la bannière de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont fermement dénoncé jeudi ce qu’elles qualifient d’« ingérence » de l’Union africaine (UA). Cette réaction fait suite à des propos attribués à un responsable de l’organisation panafricaine, critiquant leur décision de se séparer de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Selon un communiqué des ministres des Affaires étrangères de l’AES, les critiques de l’UA, exprimées lors du sommet de la Cédéao le 8 juillet à Abuja, jugent « inacceptable » le retrait des trois pays de cette organisation. Le commissaire de l’UA en charge des affaires politiques, paix et sécurité, s’exprimant au nom du président de la Commission de l’UA, a insisté sur l’importance d’une Cédéao unifiée, ce qui a suscité la colère des États sahéliens.
Les tensions entre l’AES et la Cédéao remontent à janvier, lorsque le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé leur retrait de l’organisation régionale. Cette décision est motivée par le mécontentement face aux sanctions imposées suite aux coups d’État dans ces pays, sanctions qui ont depuis été largement levées. Les États sahéliens accusent également la Cédéao d’être manipulée par la France et de ne pas les soutenir efficacement dans leur lutte contre le jihadisme.
L’AES a réaffirmé son intention de poursuivre sa coopération en dehors de la Cédéao, malgré les mises en garde de cette dernière sur les risques de désintégration régionale. Les pays de l’alliance ont exprimé leur désapprobation face à ce qu’ils considèrent comme une ingérence dans leurs affaires intérieures et ont appelé l’UA à respecter leur souveraineté.
L’Union africaine, quant à elle, maintient sa position en faveur d’une Cédéao unifiée et semble déterminée à encourager une réconciliation. Cependant, les accusations d’ingérence et les critiques de son impartialité posent des défis importants pour la diplomatie africaine et la stabilité régionale.
La nouvelle confédération sahélienne devra également faire face à des défis internes, notamment la violence jihadiste persistante, les difficultés de financement et la création d’une force régionale de sécurité. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’efficacité et la durabilité de cette nouvelle alliance dans un contexte régional instable.