Dans la nuit du 21 au 22 juin, les États-Unis ont mené une frappe aérienne contre trois sites nucléaires iraniens, dont Fordo, Natanz et Ispahan. L’annonce a été faite par Donald Trump, qui a salué une opération « très réussie », conduite avec un arsenal de précision rarement mobilisé. Il s’agirait de la première intervention directe de cette ampleur depuis le début des frappes israéliennes sur l’Iran dix jours plus tôt. Ces bombardements viennent marquer un tournant dans le conflit opposant Téhéran à Tel-Aviv, et signalent un engagement plus affirmé de Washington dans l’escalade régionale.
Pour détruire le site profondément enfoui de Fordo, les États-Unis ont déployé six bombes GBU-57, connues pour leur capacité à pénétrer des bunkers très renforcés. Ces bombes, transportées par des bombardiers B-2 ayant quitté la base du Missouri 37 heures plus tôt, ont été larguées en coordination avec une salve de missiles Tomahawk visant Natanz et Ispahan. L’opération s’est déroulée dans un silence absolu jusqu’à son achèvement, puis a été revendiquée par Trump sur sa plateforme Truth Social. Selon lui, ces frappes ont « totalement détruit » les installations nucléaires ciblées.
La montée en tension entre Israël et l’Iran s’est accélérée depuis le 13 juin, date à laquelle Tel-Aviv a mené une première vague de frappes. Téhéran a répondu en menaçant d’élargir le conflit, notamment en s’en prenant à tout soutien militaire occidental à Israël. L’Iran, par la voix de son président Masoud Pezeshkian, a confirmé sa volonté de maintenir son programme nucléaire, malgré les pressions internationales. Ce raid américain, loin de calmer la situation, alimente une dynamique de confrontation ouverte entre puissances régionales et acteurs globaux.
L’opération américaine, bien que saluée par Israël, fait craindre une extension du conflit. Le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué des « conséquences éternelles », tandis que les autorités iraniennes annoncent maintenir leurs activités nucléaires. À Tel-Aviv, les sirènes d’alerte ont retenti, annonçant de possibles représailles. L’espace aérien israélien a été fermé, et l’armée placée en état d’alerte maximale. Du côté de Washington, certains élus démocrates dénoncent une escalade sans mandat du Congrès, susceptible d’entraîner les États-Unis dans une guerre à grande échelle.
L’attaque n’a, selon les premières analyses, généré aucun dégagement radioactif. L’Arabie saoudite, les États du Golfe et les autorités iraniennes affirment n’avoir relevé aucun signe de contamination autour des sites visés. Néanmoins, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé sa vive inquiétude face à cette « dangereuse escalade », redoutant un effondrement des équilibres régionaux. Pendant ce temps, le Hamas, allié de l’Iran, a dénoncé une « agression criminelle » des États-Unis, accusés d’ignorer le droit international.
Donald Trump, en campagne, mise sur une posture de fermeté pour renforcer son image de « leader du monde libre ». En coulisses, l’opération aurait été soigneusement coordonnée avec Israël. Trump et Netanyahu se sont entretenus peu après les frappes, ce dernier saluant une action « historique ». Cette démonstration de force s’inscrit dans la logique de l’« America First », selon les mots du speaker républicain Mike Johnson. Mais cette stratégie de l’escalade contrôlée repose sur un pari risqué : que l’Iran se contente de menaces, sans basculer dans une riposte massive.