Les politiciens canadiens sont fortement encouragés à quitter X, anciennement connu sous le nom de Twitter, en raison des risques élevés de manipulation et de désinformation qui existent sur cette plateforme. Luc Lefebvre, un expert en cybersécurité, a demandé à la mi-octobre aux responsables politiques de cesser d’utiliser cette plateforme. Il a expliqué que X est de plus en plus utilisé pour la propagande et pour manipuler l’opinion publique. Ce message était déjà alarmant avant le retour récent de Donald Trump et son rapprochement avec Elon Musk, PDG de X, ce qui ajoute une dimension géopolitique supplémentaire à cette situation préoccupante.
Luc Lefebvre, un spécialiste reconnu en cybersécurité, a réagi à la publication d’un rapport du FBI qui alertait sur les efforts constants de pays comme la Chine, l’Iran et la Russie pour influencer les élections américaines. L’une des méthodes principales de ces pays est l’utilisation massive de “bots” sur les réseaux sociaux comme X, pour diffuser des messages polarisants et semer la confusion parmi les électeurs. De plus, X a récemment changé ses politiques, rendant le travail des chercheurs plus difficile et facilitant l’accès des entreprises aux données des utilisateurs pour entraîner des intelligences artificielles (IA), compliquant ainsi la vérification de l’authenticité des informations.
Le climat actuel sur X est marqué par une augmentation des contenus de désinformation et de messages nuisibles, et cela fait partie d’un contexte plus large de tensions internationales. Depuis des années, des puissances mondiales utilisent des tactiques de guerre de l’information pour influencer l’opinion publique à l’étranger, comme le rapport du FBI l’a souligné. Ces tensions s’aggravent à mesure que des élections importantes se préparent, et que des plateformes comme X sont utilisées pour influencer les opinions. Le retour de Donald Trump et son lien avec Elon Musk ont encore intensifié les préoccupations sur l’utilisation politique de X.
Face à ces défis, plusieurs experts en communication, comme Camille Alloing, professeur à l’Université du Québec à Montréal, recommandent également aux politiciens canadiens de quitter X. Il pense que le Canada devrait encourager ses citoyens à se tourner vers des plateformes où les discussions ne sont pas autant manipulées par des algorithmes. Cela permettrait de garantir un espace public où les débats démocratiques peuvent se dérouler de manière plus équilibrée et transparente.
Cependant, tout le monde n’est pas d’accord sur l’idée de quitter X. Mireille Lalancette, professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières, pense que certains publics des politiciens sont toujours présents sur X. Elle estime que les politiciens doivent aller là où se trouve leur public, même si cela signifie rester sur X. Selon elle, malgré les problèmes, X reste un espace important pour mobiliser et engager les gens politiquement.
Pourtant, la situation sur X est en pleine évolution. Beaucoup de Canadiens ont quitté la plateforme en raison des événements récents aux États-Unis et du sentiment que leurs discussions sont manipulées à des fins économiques et idéologiques. Il semble de plus en plus évident que les politiciens canadiens devront trouver des alternatives à X, des plateformes moins influencées par les algorithmes, pour préserver la qualité des débats publics.