Selon un rapport de Deltares pour la Banque mondiale, Monrovia, la capitale du Liberia, est l’une des villes les plus humides au monde. Les récentes inondations, survenues entre fin juin et début juillet, ont mis près de 50 000 personnes en situation d’urgence, ravivant l’idée de déplacer la capitale.
Les inondations à Monrovia ne sont pas uniquement dues aux pluies torrentielles. Un urbanisme mal planifié, des systèmes d’égouts défaillants et un drainage routier insuffisant aggravent la situation. Avec une population de 1,5 million d’habitants en constante augmentation, les infrastructures peinent à suivre, ce qui renforce la nécessité de repenser l’emplacement de la capitale.
L’idée de déplacer la capitale n’est pas nouvelle. Sous l’administration de l’ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf, il avait été proposé de relocaliser Monrovia à Zekepa, une région centrale du pays. Toutefois, ce projet de 2012 n’a jamais été concrétisé. Aujourd’hui, une commission sénatoriale réexamine cette proposition, mais aucun emplacement précis n’a encore été déterminé.
La proposition de déplacer la capitale suscite des avis partagés. Thomas Tokpah, de l’ONG Gerad-Liberia, soutient fermement cette idée en raison des risques d’inondation persistants à Monrovia. Cependant, les experts soulignent l’ampleur et le coût considérable d’une telle entreprise pour un pays dont le budget national est de 600 millions de dollars.
L’Indonésie, confrontée à des défis similaires, a déjà commencé la construction d’une nouvelle capitale. Ce projet, qui devrait bientôt être inauguré, peut servir d’exemple pour le Liberia. Toutefois, chaque pays a ses spécificités, et le chemin à parcourir pour le Liberia reste long et semé d’embûches.
Alors que Monrovia continue de lutter contre des inondations récurrentes, le débat sur la relocalisation de la capitale reste ouvert. Les autorités doivent évaluer les avantages et les inconvénients de ce projet ambitieux pour trouver une solution durable face aux défis environnementaux et urbanistiques croissants.