Le drame qui a frappé Derna en Libye, avec les inondations ayant coûté la vie à des milliers de personnes, suscite aujourd’hui une profonde colère parmi les survivants et les déplacés. Une semaine après la catastrophe, l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise, tandis que le ressentiment envers les autorités locales monte en flèche. Un homme, dernier rescapé de sa famille, regarde la mer avec désespoir, tandis que les secouristes ont mis fin à leurs recherches de survivants.
Au cœur de cette tragédie, le ministre de la Santé du gouvernement de l’Est libyen a admis que l’espoir de retrouver des survivants diminuait chaque jour. Les secouristes espagnols ont cessé leurs recherches, se concentrant désormais sur la récupération des corps. Plus de 600 cadavres ont déjà été retrouvés en face de Derna. Des centaines de familles ont été prises au piège dans leurs voitures en tentant de fuir les inondations meurtrières.
Outre les blessures physiques, de nombreux rescapés souffrent de graves traumatismes psychologiques. Certains ont perdu l’usage de la parole, tandis que d’autres s’expriment en pleurant. Les secours nationaux et internationaux ont été mobilisés pour aider les victimes, mais les ONG locales appellent à l’envoi de spécialistes en psychiatrie.
La colère gronde parmi les rescapés et les blessés de Derna soignés à Benghazi. Ils estiment que cette tragédie aurait pu être évitée si les autorités locales avaient pris les avertissements au sérieux. La désorganisation due à l’instabilité politique en Libye depuis des années est pointée du doigt par l’Organisation météorologique mondiale.
Les rescapés appellent le procureur général de la République à Tripoli à ouvrir une enquête approfondie et transparente pour que les responsables de cette catastrophe soient traduits en justice. Des manifestations ont éclaté à Derna, réclamant la démission des responsables politiques, accusés de corruption. La ville a perdu 20% de sa population lors de cette tragédie.
La Libye, en proie à la corruption endémique et à l’instabilité politique depuis 2011, se trouve aujourd’hui face à une crise humanitaire sans précédent, tandis que ses citoyens réclament justice et responsabilité.