Une situation tendue et violente s’est installée à Tripoli alors que deux groupes armés se livrent des affrontements dans les banlieues est et sud de la ville depuis le 14 août. Les tensions demeurent vives malgré l’appel de la mission des Nations unies en Libye à une “désescalade” et au dialogue. Le bilan initial, tragique, rapporte deux personnes tuées et plus de trente autres blessées, certaines dans un état critique.
La situation humanitaire se dégrade alors que le ministère de la Santé lance un appel désespéré au don de sang pour faire face à l’afflux de blessés. Le Croissant-Rouge libyen et les équipes de secours s’efforcent d’évacuer des dizaines de familles piégées dans les zones touchées par les combats. Même au centre de Tripoli, la peur s’installe parmi les habitants, laissant les rues désertes.
Les combats opposent deux groupes rivaux : d’une part, la Brigade 444, affiliée au ministère de la Défense, et de l’autre, la puissante milice Force al-Radaa, qui a progressivement étendu son autorité policière sur le centre et l’est de Tripoli. L’origine des affrontements réside dans l’interpellation du chef de la Brigade 444 par la Force al-Radaa dans un secteur sous le contrôle de cette dernière.
La situation a rapidement dégénéré avec le déploiement de véhicules blindés et de pick-up, suivis de tirs intenses à l’arme lourde, se rapprochant dangereusement de l’aéroport de Mitiga et de l’université de Tripoli. Cette escalade a eu des répercussions majeures, obligeant la suspension des vols et des cours universitaires. Malgré les tentatives de médiation menées le jour suivant, aucune avancée significative n’a été réalisée. De multiples chancelleries exhortent à la cessation immédiate des hostilités.