Le Président kényan, William Ruto, annonce avec fermeté que « l’Afrique n’acceptera plus d’être mal jugée ». Au cours d’un dialogue avec ses homologues, il a lancé l’idée de créer une agence de notation financière propre au continent, afin de remplacer les modèles internationaux jugés inadaptés aux réalités africaines et responsables de coûts d’emprunt trop élevés.
Lors de cet échange, Ruto a souligné que les agences de notation internationales s’appuient sur des modèles erronés et des hypothèses dépassées. Selon lui, ces institutions se fondent sur des préjugés systémiques qui aboutissent à des évaluations faussées des économies africaines. Ce constat est perçu comme une entrave au financement des projets de développement, les notations actuelles gonflant artificiellement le risque des investissements sur le continent.
Cette déclaration intervient dans un contexte où l’Union africaine cherche à renforcer son autonomie économique. Au seuil du 38e sommet de l’UA, tenu à Addis-Abeba, le débat sur la refonte des mécanismes d’évaluation financière prend tout son sens. Les dirigeants, issus de divers horizons – du Kenya, d’Algérie, d’Éthiopie ou encore de Zambie – convergent vers l’idée d’une approche plus juste, adaptée aux spécificités locales.
L’initiative de Ruto ouvre la voie à de nombreux enjeux pour l’avenir. La création d’une agence de notation africaine pourrait non seulement réduire les coûts d’emprunt pour les États du continent, mais aussi attirer des financements indispensables pour le développement. Ce changement de paradigme financier vise à rééquilibrer les rapports de force sur la scène internationale en affirmant la souveraineté économique africaine.
Plusieurs observateurs saluent cette démarche comme une tentative audacieuse de réformer le système de notation mondial. Des experts en finance internationale rappellent que les modèles actuels, souvent basés sur des critères inadaptés, ne rendent pas justice aux potentialités économiques de l’Afrique. Des témoignages recueillis auprès de responsables économiques soulignent l’urgence d’un tel changement pour dynamiser les investissements sur le continent.
L’adoption de cette initiative pourrait également engendrer des répercussions sur le plan politique et économique. En se dotant d’un outil d’évaluation sur mesure, l’Afrique espère non seulement alléger le fardeau financier pesant sur ses économies, mais aussi renforcer sa crédibilité sur la scène internationale. Ce projet, s’il se concrétise, marquera un tournant décisif dans la redéfinition des rapports économiques entre le continent et le reste du monde.