L’Union européenne a décidé de retarder d’un an l’entrée en vigueur de sa loi qui vise à réduire la déforestation causée par la consommation de produits comme le cacao, le café, l’huile de palme et le bois. Cette mesure, qui devait initialement être mise en place en décembre 2024, sera désormais appliquée fin 2025. Ce report offre plus de temps aux pays exportateurs qui avaient du mal à répondre aux exigences de traçabilité imposées par l’UE.
Mardi 3 décembre, les représentants du Parlement européen et du Conseil de l’UE ont décidé de reporter l’application de cette loi. Cela satisfait les États membres et des partenaires comme le Brésil et l’Indonésie, qui avaient demandé plus de temps, affirmant que le délai initial était trop court pour se mettre en conformité. Cependant, l’UE a rejeté la proposition de créer une catégorie de pays « sans risque ». À la place, elle pourrait simplifier les exigences pour les pays qui montrent de bonnes pratiques en matière de gestion durable.
La loi européenne sur la déforestation a été adoptée en 2023 pour limiter les impacts environnementaux de la consommation de l’UE. Elle demande aux entreprises de prouver que les produits agricoles importés ne viennent pas de terres déboisées ou dégradées après décembre 2020. Même si cette loi est soutenue par de nombreux acteurs, elle est vue comme trop contraignante par les pays exportateurs, en particulier en Afrique, qui doivent rapidement adapter leurs systèmes de production et de traçabilité pour se conformer aux nouvelles règles.
Le report de l’application de cette loi donne plus de temps aux gouvernements et aux entreprises pour s’organiser. La Commission européenne a indiqué qu’elle pourrait ajuster les exigences si nécessaire et prévoit une pause temporaire si le système en ligne pour la traçabilité n’est pas opérationnel d’ici fin 2025. En attendant, les entreprises doivent collecter les informations géographiques des zones où elles s’approvisionnent, afin de garantir la traçabilité de leurs produits. Elles doivent également soumettre une « déclaration de diligence raisonnée » pour prouver que leurs produits respectent les normes environnementales.
Beaucoup de pays africains ont déjà commencé à se préparer. Au Cameroun, un accord a été signé pour centraliser les données de localisation des parcelles de cacao et de café afin d’améliorer la traçabilité. En Ouganda, l’Autorité de développement du café prévoit d’enregistrer tous les producteurs d’ici fin 2024. La Tanzanie et le Ghana ont également pris des mesures importantes pour se conformer aux exigences européennes.
Même si ce report est une bonne nouvelle, se conformer aux règles de l’UE reste un défi. Les gouvernements africains doivent continuer à travailler avec les entreprises pour s’assurer qu’ils seront prêts à temps. Ce délai est une occasion de renforcer les capacités techniques et logistiques, et de préparer l’ensemble du secteur agricole à des exigences commerciales qui mettent de plus en plus l’accent sur des critères environnementaux stricts.