Mardi, l’Ukraine a attaqué un territoire russe en utilisant des missiles ATACMS fournis par les États-Unis. Cette frappe a provoqué une réaction violente de Moscou, qui a promis une réponse “appropriée”. Pour la Russie, cette attaque marque une “nouvelle phase” dans le conflit et justifie l’élargissement des conditions d’utilisation de l’arme nucléaire.
Les déclarations russes sur l’utilisation potentielle de l’arme nucléaire ont provoqué de vives réactions de la part des États-Unis, de l’Union européenne et du Royaume-Uni. Ces pays ont dénoncé l’attitude “irresponsable” de Moscou. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine dans cette opération, ce qui montre une montée des tensions. L’attaque a été autorisée par Washington, qui a donné le feu vert à l’Ukraine pour utiliser ces missiles de longue portée sur le sol russe.
Depuis le début de la guerre en février 2022, le président russe Vladimir Poutine a souvent évoqué la possibilité de recourir à l’arme nucléaire, surtout en réponse aux livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine. En septembre dernier, il avait averti que l’utilisation de missiles occidentaux sur le sol russe constituerait une “ligne rouge”, et cela signifierait que l’OTAN serait directement impliquée dans le conflit. Les frappes récentes sur la région de Briansk représentent donc un tournant important, vu par Moscou comme une agression directe des pays occidentaux.
Pour Moscou, la livraison de missiles ATACMS par les États-Unis montre que la “guerre occidentale” contre la Russie est entrée dans une nouvelle phase, rendant toute résolution pacifique de plus en plus difficile. Lors du sommet du G20 à Rio, Lavrov a affirmé que l’Ukraine n’aurait pas pu utiliser ces missiles sans le soutien d’instructeurs américains, ce qui montre une implication directe des Occidentaux. Cette situation a conduit la Russie à actualiser sa doctrine nucléaire, augmentant les possibilités de recourir à l’arme atomique.
Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine, a confirmé que son pays possède ces missiles et qu’ils seront utilisés pour perturber la logistique militaire russe. De leur côté, les pays occidentaux ont répondu aux menaces nucléaires russes en renouvelant leur soutien à l’Ukraine. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, et Keir Starmer, Premier ministre britannique, ont qualifié les menaces russes d'”irresponsables” et ont assuré que cela ne les empêcherait pas de continuer à soutenir Kiev.
Alors que la situation se dégrade, certains pays européens, comme la Pologne, se disent prêts à intensifier leur soutien militaire et financier à l’Ukraine, même si les États-Unis changent de position. Les discussions diplomatiques restent bloquées, bien que le chancelier allemand Olaf Scholz ait récemment eu une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, la première en deux ans. Le risque d’une escalade militaire directe de l’OTAN reste élevé, surtout avec la possibilité que Donald Trump revienne à la Maison-Blanche, ce qui inquiète l’Ukraine car il pourrait la pousser à faire des compromis.