À Madagascar, un député et plusieurs fonctionnaires ont été arrêtés dans deux affaires distinctes de trafic impliquant des lingots d’or et des espèces protégées. Les interpellations, survenues cette semaine, marquent une nouvelle étape dans la lutte contre la corruption sur l’île, provoquant une vive réaction de la société civile.
Le premier cas concerne la découverte de 53 kilos d’or dissimulés dans une valise diplomatique à destination de Dubaï. Lundi soir, les Douanes malgaches ont intercepté la marchandise à l’aéroport d’Antananarivo. L’enquête a conduit à l’arrestation de deux fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et du passager en possession de la valise. Un troisième fonctionnaire, suspecté d’avoir signé de faux documents, est actuellement en fuite.
Dans la seconde affaire, un député indépendant de la région d’Itasy et ses collaborateurs ont été interpellés près de la capitale avec 113 tortues appartenant à des espèces protégées. Ce trafic, sévèrement puni par la loi malgache, pourrait leur valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Ces arrestations mettent en lumière l’implication de personnalités influentes dans des activités illégales, alimentant l’indignation.
Ces affaires révèlent des failles dans les institutions malgaches, où des responsables censés protéger la loi en deviennent les transgresseurs. Plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé, dans un communiqué, un « État de droit malmené par ceux qui sont censés le défendre ». Elles appellent à des sanctions exemplaires pour restaurer la confiance du public dans le système judiciaire.
Le trafic de tortues met en péril la biodiversité unique de Madagascar, tandis que le commerce illicite de l’or prive le pays de ressources financières cruciales. Ces phénomènes sont exacerbés par une gouvernance parfois défaillante et des réseaux internationaux qui exploitent ces fragilités.
Face à ces scandales, la pression sur les autorités malgaches s’intensifie. La justice devra démontrer son indépendance en traitant ces affaires avec rigueur. Par ailleurs, la société civile insiste sur la nécessité de réformes structurelles pour renforcer les mécanismes de contrôle et prévenir de tels abus.