La cheffe de l’opposition au Malawi, Patricia Kaliati, a été accusée d’avoir préparé un complot pour tuer le président Lazarus Chakwera. Cette accusation a été formulée lundi, lorsqu’elle a comparu devant un tribunal à Lilongwe, où elle a été officiellement inculpée pour “complot criminel”.
Patricia Kaliati est la secrétaire générale du parti d’opposition Mouvement Uni de Transformation (UTM). Elle a été arrêtée par la police jeudi dernier et est depuis en détention. Elle est accusée d’avoir planifié un complot pour éliminer le président. Son avocat, Khwima Mchizi, affirme qu’elle se considère innocente et a choisi de garder le silence jusqu’à l’audience sur sa demande de libération sous caution, prévue plus tard dans la journée.
Pour comprendre cette affaire, il est important de rappeler que Patricia Kaliati est une figure politique influente au Malawi. Elle est députée depuis 1999 et a occupé plusieurs fois des fonctions ministérielles. Elle dirige l’UTM, le parti de l’ancien vice-président Saulos Chilima, qui est mort dans un accident d’avion le 10 juin. Cet événement tragique a poussé l’UTM à quitter la coalition gouvernementale qui était en place avant les élections de 2020, remportées par Lazarus Chakwera.
Cette affaire pourrait avoir un impact majeur sur la politique du Malawi. L’accusation contre Kaliati pourrait accroître les tensions entre le gouvernement et l’opposition, notamment alors que le président Chakwera a récemment mis en place une commission d’enquête pour élucider les circonstances de la mort du vice-président Chilima. Cette commission a pour objectif de faire la lumière sur les événements entourant cet accident, ce qui pourrait avoir des répercussions politiques importantes.
La situation est également tendue dans les rues. Des milliers de partisans de l’UTM se sont rassemblés devant le tribunal pour soutenir Patricia Kaliati et ont entonné des slogans contre le gouvernement. Le procureur, Levison Mangani, a demandé sept jours supplémentaires de détention pour poursuivre l’enquête et analyser les appareils électroniques saisis par la police, soulignant que l’enquête est encore loin d’être achevée.