La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, mercredi 20 novembre, Abdoulaziz al-Hassan, un ancien membre du groupe jihadiste Ansar Dine, à une peine de dix ans de prison. Al-Hassan a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à Tombouctou entre mai 2012 et janvier 2013, lors de l’occupation du nord du Mali par des groupes jihadistes. Cette décision met fin à un long procès durant lequel la CPI a présenté des preuves de son implication dans les abus commis contre la population civile.
Pendant le procès, le procureur de la CPI avait demandé une peine beaucoup plus lourde, d’au moins 22 ans de prison, en mettant l’accent sur la gravité des actes reprochés à Abdoulaziz al-Hassan. Il était accusé de torture et de persécutions envers les habitants de Tombouctou pendant l’occupation de la ville. Cependant, la Cour a considéré que, même si son rôle était important, al-Hassan n’était pas l’un des principaux dirigeants du projet jihadiste, ce qui a mené à une condamnation plus légère.
Entre 2012 et 2013, le nord du Mali est tombé sous le contrôle de groupes jihadistes, dont Ansar Dine, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Durant cette période, de nombreuses violences, la destruction de sites historiques et de graves violations des droits humains ont eu lieu, notamment à Tombouctou, surnommée « la ville aux 333 saints ». Abdoulaziz al-Hassan était alors le commissaire de la police islamique, un poste qui l’a impliqué directement dans la répression exercée par les groupes jihadistes.
Le jugement de la CPI est un pas important dans la lutte contre l’impunité pour les responsables de crimes au Sahel. Toutefois, il est possible que la peine fasse l’objet d’un appel, ce qui pourrait modifier l’issue finale de cette affaire. En parallèle, la procédure de réparation pour les victimes devrait commencer bientôt. Cela sera crucial pour offrir une reconnaissance des souffrances que les habitants de Tombouctou ont endurées.
La décision de condamner Abdoulaziz al-Hassan à dix ans de prison a provoqué des réactions variées. Pour certains, cette peine est insuffisante étant donné les souffrances causées à la population. Pour d’autres, la justice internationale a pris en compte la complexité de la situation et le niveau de responsabilité réel de l’accusé. La CPI a cherché à équilibrer la nécessité de punir les crimes graves avec la réalité du rôle subalterne d’al-Hassan dans la hiérarchie jihadiste.
La décision de la CPI est une avancée vers la justice pour les victimes des violences qui ont frappé le nord du Mali. Les habitants de Tombouctou, qui ont vu leur patrimoine culturel détruit et ont subi une répression violente, attendent maintenant des actions concrètes pour réparer les dommages subis. La procédure de réparation à venir sera un test important pour évaluer l’efficacité de la justice internationale à répondre aux conséquences humaines des conflits armés.