Le gouvernement du Mali a commencé à récupérer des stocks d’or sur le site minier de Loulo-Gounkoto, qui appartient à la société canadienne Barrick Gold. Cette action, lancée le 11 janvier, vise à réclamer des bénéfices que le pays estime être de plusieurs centaines de millions de dollars. Cette première saisie ajoute des tensions dans les relations entre Barrick Gold et le gouvernement malien, déjà marquées par des conflits financiers.
Un hélicoptère envoyé sur le site a permis de récupérer environ trois tonnes d’or, d’après des sources proches de l’industrie. La valeur de cet or est estimée à 245 millions de dollars. Barrick Gold a confirmé cette action dans une note interne, tout en déplorant les impacts sur ses exportations et ses activités quotidiennes.
Le conflit entre Barrick Gold et le Mali trouve son origine dans des désaccords sur la façon dont les richesses minières du pays sont gérées. Loulo-Gounkoto est l’un des plus grands gisements d’or du Mali et une source importante de revenus pour l’économie nationale. Mais depuis plusieurs mois, les discussions sur le partage des bénéfices et le respect des règles fiscales n’ont pas abouti.
L’avenir de Barrick Gold au Mali semble incertain. L’entreprise, qui emploie près de 8 000 personnes sur le site, a averti qu’elle pourrait suspendre temporairement ses opérations si la situation ne s’améliore pas. Le site de Loulo-Gounkoto représente environ 14 % de la production mondiale de l’entreprise, ce qui fait de ce conflit un enjeu majeur pour Barrick Gold.
Cette situation pourrait également dissuader d’autres compagnies minières de s’installer au Mali. Les règlements changeants et les tensions avec les autorités locales créent un environnement instable pour les investisseurs. Pour le gouvernement malien, récupérer le contrôle des ressources naturelles est cependant un moyen de renforcer son économie et son autonomie.
Enfin, ce conflit inquiète les habitants du Mali, qui craignent des conséquences sociales et économiques. La perte possible d’emplois et la baisse des investissements étrangers pourraient aggraver les difficultés économiques du pays. Cette crise illustre les problèmes complexes liés à la gestion des ressources naturelles dans un contexte politique fragile.