Les autorités maliennes ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’État impliquant un groupe de militaires qualifiés de « marginalisés » au sein des forces armées et de sécurité. Selon un communiqué lu à la télévision nationale par le ministre de la Sécurité, le général Daoud Aly Mohammedine, plusieurs suspects ont été arrêtés dès le 1er août. Ils sont accusés d’avoir préparé un plan visant à déstabiliser les institutions de la République.
Le ministre a évoqué la possible implication d’États étrangers cherchant à « briser la dynamique de la refondation du Mali ». Parmi les personnes interpellées figure un ressortissant français, présenté comme agissant « pour le compte des services de renseignement français ». Ce dernier aurait mobilisé des acteurs politiques, des représentants de la société civile ainsi que des militaires de haut rang, notamment les généraux de brigade Abbas Dambélé et Néman Sagara.
Cet épisode survient dans un climat politique marqué par une méfiance persistante des autorités maliennes vis-à-vis des anciennes puissances partenaires, en particulier la France, depuis la rupture progressive des liens militaires et diplomatiques amorcée après le coup d’État de 2020. Le pays, dirigé par une junte depuis trois ans, a multiplié les accusations contre Paris, l’accusant d’ingérences et de tentatives de déstabilisation.
La confirmation d’une implication étrangère, si elle est établie, pourrait accentuer l’isolement diplomatique du Mali et renforcer le discours souverainiste des autorités de transition. À l’inverse, des zones d’ombre dans cette affaire pourraient alimenter les critiques internes sur la transparence et la crédibilité des enquêtes menées par le pouvoir en place.
La présence d’un ressortissant français parmi les accusés devrait provoquer des réactions officielles à Paris, déjà en froid avec Bamako. Les organisations régionales et internationales pourraient également réagir, notamment si les arrestations donnent lieu à des procès retentissants. Dans un contexte où les tensions régionales sont fortes, ce dossier pourrait servir de levier politique autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali.