Le groupe canadien Barrick Gold et le gouvernement malien sont de nouveau à la table des négociations. L’objectif principal est de résoudre un différend portant sur des impôts présumés non payés, une situation qui a entraîné la saisie de près de trois tonnes d’or d’une valeur estimée à 250 millions de dollars, selon des sources proches du dossier citées par Reuters.
En décembre, Barrick Gold avait décidé de suspendre ses opérations minières locales après la saisie de l’or sur le site de Loulo-Gounkoto, l’un des complexes les plus importants du groupe au Mali. Lors des négociations, Bamako aurait posé des conditions claires : la société canadienne devra non seulement accepter les dispositions du nouveau code minier malien, mais aussi s’acquitter de 199 millions de dollars. En contrepartie, l’or confisqué pourrait être restitué.
Ce différend s’inscrit dans un climat de tensions accrues entre l’État malien et les entreprises étrangères opérant dans le secteur extractif. Depuis plusieurs années, le Mali tente de renforcer son contrôle sur les ressources naturelles en durcissant ses lois fiscales et minières. Fin 2024, un mandat d’arrêt avait même été émis contre Mark Bristow, PDG de Barrick Gold, pour des accusations de blanchiment de capitaux. Parallèlement, Bamako a réclamé près de 500 millions de dollars de taxes impayées à l’entreprise.
Si ces discussions pourraient ouvrir la voie à une résolution du litige, elles témoignent également de l’approche plus assertive adoptée par le Mali dans sa gestion des ressources naturelles. Pour Barrick Gold, céder aux exigences de Bamako pourrait entraîner un précédent coûteux pour ses opérations dans d’autres pays africains. Cependant, un échec des négociations risquerait de paralyser davantage ses activités au Mali.
Le secteur minier représente une part significative des revenus du Mali. Dans ce contexte, récupérer l’or saisi et s’assurer de la collaboration de Barrick Gold sont des priorités pour les autorités maliennes, soucieuses de renforcer leur souveraineté économique tout en préservant l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.
La situation met en lumière la fragilité des relations entre les entreprises multinationales et les gouvernements africains. Si Barrick Gold cherche à protéger ses intérêts financiers, le Mali, de son côté, veut s’assurer d’un partage équitable des ressources. Le succès ou l’échec de ces pourparlers pourrait influencer la stratégie d’autres États africains confrontés à des défis similaires.