Les Nations Unies ont exprimé de profondes préoccupations concernant la dissolution d’organisations de la société civile au Mali. Cette démarche, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, révèle une restriction croissante des droits humains et des libertés fondamentales dans le pays. Cette situation alarmante met en lumière des mesures sévères prises contre la société civile, essentielle au maintien d’un dialogue constructif et à la protection des droits individuels.
Depuis décembre 2023, au moins quatre organisations majeures, dont la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) et l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, ont été dissoutes par les autorités de transition. Cette action a été justifiée par des motifs variés, allant de l’atteinte à l’ordre public à l’accusation de ne plus représenter les intérêts des groupes qu’elles prétendaient défendre. Cependant, ces justifications sont perçues comme des moyens de restreindre l’espace civique et de limiter la liberté d’expression.
Ces dissolutions s’inscrivent dans un contexte politique tendu au Mali, où les autorités de transition sont confrontées à des défis majeurs en termes de gouvernance et de stabilité. La dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) et d’autres entités soulève des questions sur la capacité du gouvernement à gérer les désaccords et à maintenir un espace ouvert pour le dialogue civil.
Face à cette situation, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme appelle les autorités maliennes à permettre aux organisations dissoutes de reprendre leurs activités et à garantir la protection du droit à la liberté d’expression, conformément aux obligations internationales du Mali. Il est crucial pour la transition politique du Mali de s’engager dans un processus inclusif qui respecte les droits humains et renforce la confiance entre le gouvernement et la société civile.