L’ex-ministre des Finances de Maurice, Renganaden Padayachy, a été arrêté à deux reprises au mois d’avril dans le cadre d’une vaste enquête sur des détournements présumés au sein de la Mauritius Investment Corporation (MIC). Ce fonds, destiné à soutenir les entreprises après la pandémie de Covid-19, est accusé d’avoir été utilisé à des fins privées, au profit de sociétés liées à l’ancien régime. Ces arrestations surviennent alors que le pays connaît une intensification des enquêtes sur des malversations financières.
Renganaden Padayachy est visé par deux enquêtes majeures. La première concerne un prêt suspect de 45 millions de roupies (environ un million d’euros) accordé à Menlo Park Ltd, une société proche des membres de l’ancien gouvernement. La seconde enquête porte sur un détournement de 300 millions de roupies (environ 6 millions d’euros), liés à l’achat d’actions du groupe hôtelier Apavou Hotels à un prix gonflé, bénéficiant ainsi de fonds publics au détriment des entreprises en difficulté, comme cela était initialement prévu.
Les arrestations de Renganaden Padayachy surviennent dans un contexte politique tendu. Depuis la chute du gouvernement dirigé par l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth en novembre dernier, le pays a vu une recrudescence des enquêtes pour malversations. Cette affaire de détournement de fonds s’inscrit dans une série d’investigations lancées après le changement de pouvoir, touchant également d’autres personnalités politiques de l’ancien gouvernement, comme Maneesh Gobin, ex-ministre de la Justice, et Harvesh Seegolam, ancien gouverneur de la Banque de Maurice.
L’affaire des détournements au sein de la Mauritius Investment Corporation pourrait avoir des conséquences majeures sur le paysage politique et économique du pays. Si les accusations sont avérées, elles pourraient remettre en question la gestion des fonds publics destinés à soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire. De plus, la multiplication des arrestations et des enquêtes pourrait fragiliser l’image de l’ancien gouvernement, dont plusieurs membres sont désormais sous enquête. L’avenir politique de ces personnalités reste incertain.
Plusieurs sociétés proches de l’ancien gouvernement, telles que Verde Frontier Solutions, Menlo Park, Pulse Analytics et Kuros Construction Solutions, sont accusées d’avoir profité de ces fonds publics. Ces entreprises, associées à des figures influentes de l’ancien régime, pourraient faire l’objet de nouvelles investigations. L’enquête pourrait également se prolonger pour inclure d’autres acteurs du secteur financier et des entreprises publiques, ce qui pourrait révéler une complexité encore plus grande de ce système de détournement de fonds.