L’annonce de candidature de l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement emprisonné, pour les élections présidentielles du 29 juin prochain a fait grand bruit. Malgré sa condamnation à cinq ans de prison ferme en décembre dernier pour abus de pouvoir, ses représentants affirment sa détermination à se présenter au scrutin.
Le parti en formation de l’ancien président, dirigé par Mohamed Ould Djibril, a officiellement déclaré que Abdel Aziz participera « sans hésitation au scrutin ». Ce dernier, malgré son incarcération, bénéficierait encore de ses droits civiques en attendant l’issue de son appel. Cette situation exceptionnelle soulève des questions juridiques et politiques significatives.
Depuis son départ de la présidence, Mohamed Ould Abdel Aziz a été rapidement plongé dans des démêlés judiciaires, culminant avec sa condamnation pour enrichissement illicite. Son appel ayant un effet suspensif, il conserve théoriquement ses droits civiques jusqu’à nouvelle ordonnance, lui permettant de prétendre à une candidature.
Le débat est vif autour de la validité de sa candidature. Selon l’avocat de l’ancien président, rien ne l’empêcherait légalement de concourir. Toutefois, des voix s’élèvent contre cette interprétation, notamment celles évoquant l’article 28 de la constitution mauritanienne qui limiterait la rééligibilité. Ce désaccord souligne les tensions entre les interprétations juridiques et les ambitions politiques.
Mohamed Ould Djibril soutient que la candidature de l’ex-président est une réponse à une demande populaire massive face à une détérioration de la situation économique et sécuritaire sous l’administration actuelle. Cette affirmation, bien que contestée, montre une forte polarisation de l’opinion publique autour de cette figure politique.
La décision finale sur la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz repose maintenant dans les mains du Conseil constitutionnel, qui devra trancher sur cette question épineuse fin mai. Ce moment sera crucial non seulement pour l’avenir politique de l’ex-président mais aussi pour la stabilité juridique et politique de la Mauritanie.