La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe français Eramet, s’engage dans la réhabilitation et la revégétalisation des carrières de Bangombé à Moanda, après des années d’exploitation intense du manganèse. Sur les 83 hectares déjà réhabilités, la nature reprend progressivement ses droits avec le retour de la végétation et de la vie sauvage, comme constaté lors d’une visite sur le plateau B104 le 5 juillet dernier.
Selon André Massard, directeur des Relations publiques et de la Communication de la Comilog, l’environnement a longtemps été un point faible de l’entreprise, notamment avec la crise Moulili où une rivière a été envasée. Depuis 2010, la Comilog a fait de l’environnement une priorité, obtenant en 2012 la certification ISO 14001. L’entreprise travaille également sur des projets pour capter le CO₂, montrant son engagement envers les nouvelles normes environnementales.
Le processus de réhabilitation des sols, initié par Comilog, répond aux exigences du Code minier et du Code de l’environnement. Paterne Kevin Nziengui Boussamba, responsable Environnement à la direction du Développement durable de Comilog, précise que la réhabilitation doit sécuriser les sites et les ramener à une topographie proche de l’état initial. Pour le plateau Bangombé, l’entreprise a opté pour une restauration écologique incluant la revégétalisation.
Béllolia Nzagou, ingénieure agronome à Comilog, explique que la végétation ne reprenait pas systématiquement après la réhabilitation des terrains, ce qui a mené à la mise en place d’un projet de revégétalisation. Des tests sur neuf espèces arbustives ont permis de développer des méthodes de multiplication par graine, bouture ou drageon. Une pépinière a été créée pour élever les plantes avant leur transplantation, permettant de revégétaliser près de 3 hectares.
Les efforts de revégétalisation ont porté leurs fruits, avec le retour progressif des animaux et de la vie sauvage sur les sites réhabilités. Les habitants de Bangombé apprécient ces initiatives, soulignant qu’elles préviennent la dégradation future des terres. Toutefois, des études sont nécessaires pour déterminer si les terrains peuvent être utilisés pour l’agriculture sans risque de contamination par des produits miniers.
À la fin du processus de réhabilitation et de revégétalisation, la décision sur l’avenir des sites sera prise conjointement par l’État, la Comilog et les communautés locales. Cette collaboration vise à assurer que les terres soient utilisées de manière durable et bénéfique pour la région, en tenant compte des études nécessaires pour évaluer les risques potentiels de contamination.
Sandrine Gaingne