Moody’s, l’agence de notation financière renommée, a récemment pris la décision de dégrader la perspective de la note souveraine du Gabon. Cette révision intervient suite au coup d’État militaire qui a secoué le pays le 30 août dernier. Bien que la note souveraine du Gabon reste à un niveau très bas de Caa1, ce changement de perspective de « stable » à « négative » signale une situation préoccupante pour l’économie gabonaise.
La décision de Moody’s de réduire la perspective de la note souveraine du Gabon s’explique principalement par les événements politiques récents. Le coup d’État militaire a engendré une instabilité politique, ce qui a accru les risques liés à la liquidité gouvernementale et à la situation politique dans le pays. Cette dégradation de la perspective indique que Moody’s n’écarte pas la possibilité d’une baisse de la note souveraine si la situation continue de se détériorer.
Suite au coup d’État militaire, le général Brice Oligui Nguema a été investi en tant que président de la transition, et un nouveau gouvernement provisoire dirigé par le Premier ministre Raymond Ndong Sima a été mis en place. Bien que ce régime de transition promette des élections libres et transparentes pour rétablir le pouvoir civil, plusieurs puissances mondiales, dont la France, les États-Unis et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ont condamné ce coup d’État.
Moody’s prévoit que la suspension de l’ordre constitutionnel et l’incertitude politique croissante auront un impact négatif sur les perspectives économiques du Gabon et sur le soutien financier de la communauté internationale. Cependant, l’agence souligne également quelques points positifs, notamment les coûts de la dette modérés et le soutien grâce aux prix élevés du pétrole. De plus, l’appartenance du Gabon à l’union monétaire du Franc CFA, susceptible d’être préservée, contribue à la stabilité macroéconomique du pays malgré ces défis institutionnels et de gouvernance.