Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Joseph Lé, a évoqué l’hypothèse d’une mort suspecte de son collègue Gabriel Dodo Ndoke, ci-devant ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique. C’était samedi 18 février dernier à Batouri, alors que Joseph Lé prononçait l’éloge funèbre.
« Le ciel et la terre déploient leur envergure, pour capter le seul message qui vaille la peine d’être porté en ce jour de tristesse : les circonstances de la mort subite de notre fils, de notre frère, collègue, époux, père, ami, camarade… Gabriel Dodo Ndoke (…) Nous le saurons certainement, le moment venu », a indiqué le ministre Joseph Lé. « À cet effet, je voudrais rassurer la famille et toute la communauté que les recherches sont en cours dans ce sens et que le moment venu, vous serez informé tel que vous l’avez exprimé dans vos souhaits il y a un moment », ajoute-t-il plus loin.
Car d’après le membre du gouvernement, la mort, le 20 janvier dernier du ministre Dodo Ndoke vient s’ajouter à une série de morts qu’il juge « suspectes », de personnalités de la région de l’Est, dont il est du reste une élite. « À l’Est, mesdames et messieurs, comme ailleurs, les gens meurent. Des morts naturelles ou alors des morts suspectes. Et à propos de cette deuxième catégorie de morts, à savoir les morts suspectes, nous nous interrogeons beaucoup ici à l’Est ces derniers temps », affirme-t-il.
Suspicions depuis l’annonce du décès
Tout en avouant ne pas avoir « d’éléments de preuves précis », le Minfopra Joseph Lé déplore que « si jamais les soupçons qui se murmurent se transformaient en faits avérés, vous voyez, mes chers frères et sœurs, mes parents de la région de l’Est, vous voyez que cela aura et a même déjà des effets désastreux sur l’image de notre belle et riche région du soleil levant ». En plus, le ministre Joseph Lé a cette pique mystérieuse en direction de son auditoire : « on ne s’élève pas en éliminant d’abord son frère ou sa sœur… Chacun à sa place, chacun à son tour…….Je n’en dirai pas plus, je sais qu’on se comprend ! ».
Ces allusions peu ou prou voilées du ministre Lé en rajoutent à la suspicion qui règne depuis l’annonce du décès du ministre Gabriel Dodo Ndoke. Plusieurs personnes affirment avoir vu le défunt en pleine forme le 20 janvier en journée. Et ce jour-là, « rien, mais alors rien, aucun indice, ne pouvait laisser penser que Dodo avait un quelconque souci de santé. Je ne suis pas médecin. Je n’étais pas dans le corps de Gabriel. Mais, son apparence physique ne laissait transparaître aucun signe pouvant faire présager cette issue fatale ! Catastrophique ! Brutale ! Inimaginable ! », s’étonne encore Joseph Lé.
Selon plusieurs sources, c’est après avoir reçu des invités en réception dans sa résidence officielle du quartier du Lac que Gabriel Dodo Ndoke va se sentir mal. Cette nuit-là, il sera transporté en urgence à l’Hôpital de la CNPS où il rendra l’âme peu après son admission. Le lendemain, dans cette formation hospitalière, il y aura un moment de flottement lorsque des forces de l’ordre vont restreindre l’accès à la dépouille, le tout en présence du procureur de la République. La cantonade suppute alors sur l’ouverture d’une enquête sur cette disparition brusque et soudaine.
Sbbc