Cela fait maintenant cinquante jours que les élections générales d’octobre ont eu lieu au Mozambique, mais le pays est toujours en attente des résultats définitifs. Le Conseil constitutionnel ne rendra pas son jugement avant le 23 décembre. Pendant ce temps, la contestation continue. Venancio Mondlane, un candidat indépendant à la présidence, a appelé ce lundi à une nouvelle semaine de manifestations, demandant aux manifestants de se rassembler dans les quartiers périphériques de la capitale.
Mondlane a mis en place un plan précis pour cette semaine : les manifestants doivent bloquer la circulation dans les quartiers périphériques tous les matins à partir de 8 heures et les après-midi à partir de 16 heures. « Nous allons manifester sans interruption et sans relâche », a déclaré Mondlane dans une vidéo sur les réseaux sociaux. Par cette stratégie, il espère maintenir la pression sur les autorités pour qu’elles répondent aux accusations de fraude électorale.
Les manifestations sont marquées par une forte répression policière. Selon la Plateforme électorale Decide, une organisation de la société civile, il y a eu 76 morts et 210 blessés par balles depuis le début des protestations. Lutero Simango, candidat du Mouvement démocratique du Mozambique, la deuxième plus grande force d’opposition, a de nouveau demandé l’annulation des élections, affirmant que c’était essentiel pour la « réconciliation nationale ».
Avec les manifestations qui continuent, la situation au Mozambique semble de plus en plus bloquée. Albino Forquillha, président du parti Podemos et soutien de Venancio Mondlane, a appelé les responsables des fraudes électorales à prendre leurs responsabilités afin de permettre une sortie de crise. Les manifestants, quant à eux, réclament justice et transparence, mais le président Filipe Nyusi reste silencieux sur ces questions.
Bien que Nyusi ait promis la semaine dernière de convoquer de nouveau les candidats pour discuter de la situation, aucune action concrète n’a encore été entreprise. Ce silence de la présidence aggrave les tensions sur le terrain, où les manifestations se multiplient jour après jour. La frustration grandit parmi les citoyens, les protestations deviennent de plus en plus fréquentes, et la confiance dans les institutions électorales s’effondre.
Cette situation inquiétante, qui est née d’une élection controversée, montre la fragilité du processus démocratique au Mozambique. La répression violente et le manque de réponse des institutions risquent de plonger le pays dans une crise prolongée, avec des conséquences imprévisibles. Pour le Mozambique, la voie vers une résolution pacifique devient de plus en plus difficile, tandis que la pression, à la fois nationale et internationale, continue de croître.