Le 3 novembre 2024, la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a déclaré sur le réseau social X que les troupes rwandaises présentes dans le nord du Mozambique n’ont pas été impliquées dans la répression de manifestations après les élections mozambicaines du 9 octobre. Ces manifestations ont éclaté après la victoire du Frelimo, le parti au pouvoir depuis près de 49 ans. Selon le Centre pour l’intégrité publique, la répression de ces protestations par la police a causé la mort de treize personnes.
Le Rwanda est présent dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, depuis 2021 pour lutter contre le terrorisme. Récemment, des rumeurs ont commencé à circuler, affirmant que des soldats rwandais avaient aidé la police mozambicaine à réprimer les manifestations. Sur le réseau social X, de nombreux utilisateurs ont interpellé le président rwandais Paul Kagame, l’accusant d’intervenir dans les affaires du Mozambique. En réponse, Yolande Makolo a nié toute présence de troupes rwandaises à Maputo, affirmant que les soldats ne sont déployés que dans le nord du pays.
Ces accusations contre le Rwanda arrivent dans un contexte tendu au Mozambique. Les élections du 9 octobre ont vu le Frelimo remporter une large victoire, mais cette victoire a été contestée par des accusations de fraude électorale. À la suite de cela, des manifestations ont éclaté, notamment à Maputo, la capitale. Samedi dernier, ces manifestations ont dégénéré en affrontements violents, la police intervenant de manière brutale, ce qui a causé plusieurs décès. Depuis, de nombreux messages accusateurs ont été adressés au Rwanda, suspecté d’aider la police à réprimer les protestations.
Malgré ces tensions et les appels à une enquête internationale, la situation au Mozambique semble revenir à la normale. Ce lundi, les fonctionnaires ont repris le travail et les étudiants ont commencé leurs examens scolaires. Le Rwanda, de son côté, poursuit ses négociations avec l’Union européenne pour obtenir une aide de 20 millions d’euros afin de soutenir ses opérations anti-terroristes dans le Cabo Delgado. Cette aide est encore en discussion à Bruxelles et est jugée cruciale pour stabiliser la région.
Bien que la situation soit plus calme, elle reste fragile. Le gouvernement mozambicain tente de gérer les dissidences internes, tandis que le Rwanda subit des pressions pour clarifier son rôle militaire. Il y a des appels pour une démilitarisation progressive du nord du Mozambique, mais aucune décision concrète n’a été prise pour le moment.
Pour éviter que la situation ne s’aggrave à nouveau, il semble essentiel d’ouvrir un dialogue entre les pays de la région. Le Rwanda et le Mozambique doivent travailler ensemble pour renforcer leur coopération et éviter toute mésentente sur leurs objectifs militaires. La stabilité dans la région de Cabo Delgado dépendra en grande partie de la volonté des acteurs régionaux de collaborer pour ramener une paix durable.