L’Union africaine (UA) a exprimé son inquiétude face aux tensions post-électorales au Mozambique. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a lancé un appel aux autorités et aux acteurs politiques pour qu’ils privilégient le dialogue et mettent un terme aux violences qui secouent le pays depuis les élections générales du 9 octobre.
Les violences, survenues après les élections présidentielle, législatives et provinciales, ont plongé le Mozambique dans une instabilité préoccupante. Le candidat du parti au pouvoir, Daniel Chapo, membre du Frelimo, a été déclaré vainqueur avec 71 % des voix selon la commission électorale, un résultat qui a suscité des accusations de fraudes et provoqué des manifestations violemment réprimées.
Ces troubles interviennent dans un climat politique tendu, marqué par des rivalités de longue date entre le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, et les partis d’opposition. Les élections précédentes avaient également donné lieu à des accusations d’irrégularités, mais cette fois, l’ampleur des contestations semble refléter une frustration croissante parmi certaines franges de la population.
Dans un communiqué, Moussa Faki Mahamat a assuré que l’Union africaine est prête à travailler aux côtés du gouvernement mozambicain et des différentes parties prenantes pour trouver une solution durable à la crise. L’organisation continentale souligne la nécessité de préserver les vies humaines et les infrastructures, tout en encourageant un processus de réconciliation nationale.
Si les violences se poursuivent, le Mozambique risque de voir s’aggraver ses fragilités sociales et économiques, notamment dans les régions déjà affectées par des conflits armés. Une instabilité prolongée pourrait également nuire aux investissements étrangers et compromettre les efforts de développement dans un pays riche en ressources naturelles, mais où la pauvreté reste endémique.
Des observateurs internationaux ont appelé à des enquêtes indépendantes sur les allégations de fraude électorale, tandis que des organisations locales de défense des droits humains dénoncent l’usage disproportionné de la force par la police. L’Union européenne, partenaire clé du Mozambique, a également exprimé sa préoccupation, appelant à la retenue et au respect des droits démocratiques.