La répression des manifestations au Mozambique devient de plus en plus intense. D’après la plateforme électorale Decide, au moins 11 personnes ont été tuées et 16 blessées par balles ces trois derniers jours. Ces violences ont lieu alors que la mobilisation populaire, menée par Venancio Mondlane, un candidat qui a perdu les élections présidentielles, commence à faiblir. Vendredi marquait la fin de la quatrième phase des protestations, qui a vu moins de manifestants dans les rues. Malgré cette baisse de mobilisation, les violences policières continuent sans ralentir.
Parmi les victimes de la répression, il y a Agosto, un garçon de 14 ans qui a été tué mercredi à Machava, une banlieue de la capitale, Maputo. Son père, encore sous le choc, a raconté avoir été prévenu par un témoin qui lui a dit que son fils avait été arrêté et tué près d’un barrage policier alors qu’il se trouvait avec des amis. “Ce n’était qu’un enfant, il devait être en train de jouer avec ses amis”, a-t-il déclaré, exprimant toute sa douleur face à la perte de son fils.
Les habitants de Machava sont malheureusement habitués à ce genre de violences. Selon Pedro, qui était présent quand Agosto a été tué, ce type de violence est fréquent, en particulier de la part de certaines unités de la police. “Le jeune passait lorsque la voiture de la brigade criminelle (Sernic) est arrivée. Un agent est sorti et a tiré. Ils font toujours ça, c’est habituel”, explique-t-il. Ce comportement violent ne date pas des manifestations récentes, mais semble être une pratique courante chez certaines forces de sécurité.
Pour de nombreux habitants, comme John, la lutte dépasse maintenant la simple contestation des résultats des élections. Il s’agit aussi d’une quête de justice pour toutes les victimes des violences policières. “C’était un meurtre intentionnel. Les policiers n’ont pas tiré en l’air, ils ont visé le garçon”, dit-il. Devant la brutalité de la situation, beaucoup veulent continuer à se mobiliser : “Si nous ne nous battons pas pour la justice, personne ne le fera à notre place.”
Depuis le début des manifestations, les violences policières ont causé la mort de plus de 40 personnes, selon les organisations de la société civile du Mozambique. Cette situation crée un climat de peur et d’insécurité croissante parmi la population, et fait naître de sérieuses questions sur la volonté du gouvernement de protéger ses citoyens et de respecter leurs droits fondamentaux.
Face à la montée des violences, la société civile et les défenseurs des droits humains demandent une intervention internationale pour mettre fin à ces abus et faire pression sur le gouvernement mozambicain. De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger des enquêtes indépendantes, afin de rendre justice aux victimes et de restaurer la paix et la sécurité dans un pays profondément affecté par la répression.