Le parti présidentiel togolais, l’Union pour la République (UNIR), a remporté 75 % des sièges lors des élections municipales, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sur les 1 527 sièges en jeu, l’UNIR en obtient 1 150, confirmant ainsi sa domination écrasante sur l’échiquier politique local.
L’opposition peine à s’imposer. L’Alliance nationale pour le changement (ANC) n’a obtenu que 51 sièges (3,3 %), suivie de l’Union des forces du changement (UFC) avec 38 sièges et de l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI) avec 34 élus. Le reste des sièges est réparti entre d’autres partis, coalitions ou indépendants. Sur les 500 listes engagées, seules 65 ont réussi à faire élire au moins un conseiller.
Organisées dans les 117 communes du pays, ces municipales sont les troisièmes depuis l’indépendance. Le taux de participation s’est élevé à 55 %, soit 2,5 millions de votants sur 4,5 millions d’inscrits. Ces élections interviennent cinq ans après les précédentes tenues en 2019, elles-mêmes organisées après 32 années d’interruption dues à l’instabilité politique. L’UNIR y avait déjà obtenu plus de 60 % des sièges.
Les conseillers municipaux fraîchement élus auront pour mission d’élire les maires de leurs communes. Ce scrutin indirect s’annonce sans grande surprise au vu de la majorité confortable de l’UNIR, qui devrait logiquement contrôler la grande majorité des exécutifs locaux.
Cette victoire conforte la mainmise de Faure Gnassingbé sur l’ensemble des institutions. Président depuis 2005, il bénéficie d’un appareil politique solide et bien structuré, tandis que l’opposition reste fragmentée et affaiblie. L’ampleur du score de l’UNIR questionne toutefois la compétitivité réelle du scrutin et la capacité du système électoral à garantir l’équité.
La validation définitive des résultats reviendra à la Cour suprême. Celle-ci devra se prononcer sur les éventuels recours et assurer la conformité du processus électoral. En l’état, aucune contestation majeure n’a été signalée par les partis d’opposition ou les observateurs nationaux.