Le ministre des Transports (Mintransports), Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, vient de suspendre le permis de conduire d’un transporteur pour une période de six mois pour « surcharge ». Dans un communiqué publié le 6 mars, le membre du gouvernement précise que « l’intéressé est interdit de toute activité de conduite automobile » pendant la période de sa suspension.
Au Cameroun, la surcharge est interdite et réprimée par la loi. L’article 101 alinéa 2 du Code pénal considère la surcharge dans un taxi comme une contravention de troisième classe et la sanction est le paiement d’une pénalité de 3 600 FCFA. Celle-ci peut entraîner le retrait du permis de conduire de celui qui pratique la surcharge. « Un passager qui accepte de surcharger avec un autre s’expose aussi à toute autre sanction qui peut être appliquée », selon le directeur des transports routiers au Mintransports, Divine Mbamome Nkendong.
Mais les autorités peinent à réguler le phénomène, malgré les nombreux rappels à l’ordre et sanctions pris à l’encontre des contrevenants. Il y a deux ans, Ngalle Bibehe a menacé de suspendre le permis de conduire des chauffeurs en cas de surcharge. « Tout chauffeur pris en surcharge verra son permis de conduire immédiatement suspendu et, en cas de récidive, ledit permis sera retiré conformément à la réglementation en vigueur, sans préjudice du paiement des sanctions pécuniaires applicables et de la saisine systématique des autorités judiciaires compétentes », annonçait le ministre dans un communiqué le 10 mars 2021.
Le passager pris en situation de surcharge sera, quant à lui, « immédiatement débarqué » du véhicule, ajoutait-il, non sans préciser que les forces de l’ordre sont chargées de veiller à l’application « stricte » de cette décision. Mais rien n’y fait : la surcharge a toujours droit de cité. À Yaoundé par exemple, certains chauffeurs de taxi roulent avec cinq passagers à bord, au lieu de quatre comme l’exige la réglementation. L’on voit souvent des automobilistes partager leur siège avec un passager.
Cette pratique est jugée « très dangereuse » par les autorités en charge des transports, car considérée comme l’une des causes des accidents de la route. « Lorsqu’une voiture est en situation de surcharge, il y a un impact négatif sur le système de freinage et sur le contrôle qu’a le conducteur sur son véhicule », affirme le directeur des transports routiers. Les autorités se disent néanmoins déterminées à combattre la surcharge dans les transports publics, précisant qu’elle participe à la lutte contre les accidents de la circulation qui tuent en moyenne 1 200 personnes chaque année au Cameroun.
SBBC