L’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, a récemment exposé son point de vue sur les origines profondes de l’animosité antifrançaise qui prévaut au Sahel. Selon lui, cette hostilité découle en grande partie de la présence de longue durée des forces militaires françaises dans la région. Dans un entretien paru le 16 août dans Le Figaro, il a analysé la situation actuelle avec une perspective historique et politique.
Nicolas Sarkozy a fait remarquer que la relation complexe entre la France et ses anciennes colonies a joué un rôle majeur dans la montée du sentiment antifrançais. La présence prolongée des troupes françaises, notamment au Mali depuis l’intervention militaire de 2013, est au cœur de cette problématique. Sarkozy considère cette approche comme une “double erreur”, tant sur le plan militaire que politique. La difficulté de maintenir un vaste territoire avec un nombre limité de soldats s’est avérée inefficace et a potentiellement alimenté la perception d’une occupation étrangère.
L’ancien Président a soulevé un point rarement discuté dans les débats internationaux : l’effet de la durée d’une intervention militaire. Il a souligné que même les intentions les plus nobles peuvent être éclipsées par une occupation perçue comme persistante. Cette réalité a contribué à l’image de la France comme une “force d’occupation”. Les conséquences de cette perception sont multiples, influençant les dynamiques régionales et l’opinion publique.
L’interview de Nicolas Sarkozy a également abordé la situation au Niger, où des militaires ont renversé le Président élu, Mohamed Bazoum, en juillet dernier. L’ancien Président a exprimé sa conviction que cette tentative de prise de pouvoir est vouée à l’échec. Alors que le pays fait face à une instabilité politique croissante depuis le coup d’État, la région demeure en attente de solutions pour rétablir la stabilité et la gouvernance démocratique.
Suite au coup d’État au Niger, la CEDEAO a menacé d’intervenir militairement contre le général Abdourahamane Tiani et son entourage. Cependant, cette initiative n’a pas reçu un soutien unanime de la part des pays voisins du Niger, tels que l’Algérie, le Mali et le Burkina Faso. Cette situation complexe témoigne des défis auxquels la région est confrontée pour parvenir à une résolution pacifique et concertée.