Selon la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad), la gestion des déchets radioactifs de la Cominak, cette mine d’uranium située à 250 km d’Agadez, dans le nord du pays, qui a fermé en mars 2021, menace l’environnement du site et notamment les nappes phréatiques qui alimentent la ville d’Arlit.
Sur le site de Cominak, filiale du français Orano, 20 millions de tonnes de boue radioactive sont entreposées à même le sol et à l’air libre dans une verse à déchets. Ces résidus polluent l’air, mais également le sous-sol, et donc les eaux souterraines, alerte la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad), qui a pu consulter le rapport final du projet de réaménagement du site de la Cominak, situé à Arlit.
« La compagnie a été obligée d’implanter des pompages spéciaux pour pomper les eaux contaminées et les renvoyer à l’intérieur du site, explique Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la Criirad. Le problème, c’est que dans le dossier de la Cominak, on peut lire que ce pompage pourrait ne plus être fonctionnel dans quelques décennies et à ce moment-là, la contamination va se déplacer vers la zone des captages d’eau potable, voire au-delà. »
Sol étanche et sarcophage d’argile
La Cominak conteste cette menace. La mine assure que la verse à déchets se trouve sur un socle géologique naturellement étanche. D’ici 2026, elle doit être recouverte par un sarcophage d’argile de deux mètres d’épaisseur, diminuant ainsi la contamination de l’air et de l’eau. « Ces infiltrations-là, issues de la verse à résidus, aujourd’hui les essais nous montrent qu’ils sont en train de se tarir, assure Mahaman Sani Abdoulaye, le directeur général de la Cominak. Donc les teneurs en éléments chimiques marquants vont en décroissant dans le temps. Sur les dix dernières années, la moyenne en tant que doses ajoutées pour les populations environnantes n’a jamais dépassé la limite réglementaire d’un millisievert. Le contrôle gouvernemental va se poursuivre que ce soit au niveau de l’eau, de l’air et toute la faune environnante. »
La verse à déchets s’étend sur 120 kilomètres carrés. Pour l’heure, seuls 3% de cette surface ont été recouverts.