Le 1er août 2024, des milliers de Nigérians ont envahi les rues pour réclamer de meilleures conditions de vie dans le cadre du mouvement #Endbadgovernance. Ce mouvement citoyen, porté par une population désillusionnée, marque une étape cruciale dans la lutte contre la mauvaise gouvernance.
Le mouvement #Endbadgovernance a débuté tôt le matin avec une grande affluence, testant la capacité des autorités à gérer cette vague de contestation. Cette mobilisation intervient près de quatre ans après le mouvement #EndSars, tristement célèbre pour la mort de manifestants à Lekki, Lagos. Les Nigérians, malgré les appels à la retenue de la majorité présidentielle, sont sortis en masse dans les six zones géographiques du pays, déterminés à faire entendre leur voix.
Ces manifestations s’inscrivent dans un contexte de frustration croissante parmi la population. La mauvaise gouvernance, la pauvreté et l’extrême précarité alimentent la colère des Nigérians. À Abuja, les manifestants ont marché vers des lieux symboliques du pouvoir, affrontant des forces de sécurité prêtes à disperser les foules avec des gaz lacrymogènes. Des scènes similaires ont été observées dans tout le pays, y compris dans le nord où les manifestations citoyennes sont rares.
Le mouvement #Endbadgovernance, bien que sans leaders proclamés, cherche à structurer ses revendications. Les coalitions d’organisations de la société civile et des militants historiques tentent de donner une direction à cette mobilisation née des réseaux sociaux. Peter Obi, figure de l’opposition, appelle au dialogue et au respect des lois par les manifestants. La dynamique de ce mouvement reste encore imprévisible.
À Lagos, épicentre des manifestations, des milliers de personnes ont convergé vers Ikeja, exprimant leur mécontentement face à une gouvernance jugée défaillante. Partout dans le pays, la forte présence policière a parfois conduit à des tensions, avec plusieurs arrestations de manifestants. Cependant, la volonté de changement et l’appel à une gouvernance responsable résonnent fortement parmi les manifestants.
Pour Taiwo Otitolaye, militant des droits civiques, cette mobilisation est justifiée par la détresse économique des Nigérians. Il soutient la stratégie actuelle d’éviter la personnalisation du mouvement, ce qui pourrait le rendre plus résilient face à la répression. Le défi reste cependant de maintenir une pression constante sur les autorités tout en évitant les pièges et les obstacles.
En somme, le mouvement #Endbadgovernance représente une nouvelle étape dans la lutte des Nigérians pour un avenir meilleur, avec l’espoir que leurs voix, unies et déterminées, puissent enfin apporter le changement tant attendu.