Le dimanche 3 novembre, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont pris le contrôle de la ville de Kamandi Gîte, située dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, à environ 130 km au nord de Goma. Cette attaque a été menée contre les miliciens Wazalendo, alliés de l’armée congolaise. Grâce à cette offensive, le M23 a pris possession de cette ville stratégique située sur les rives du lac Édouard.
Les rebelles ont commencé leur attaque tôt dans la matinée, surprenant les miliciens Wazalendo. Selon des sources locales, l’offensive a été marquée par des tirs à l’arme lourde, mais les Wazalendo n’ont pas pu résister longtemps. Kamandi Gîte, qui abrite environ 35 000 habitants, est tombée sous le contrôle du M23 après cette attaque surprise. D’autres combats ont également eu lieu dans le territoire voisin de Masisi, à Kahira, où des affrontements ont été signalés dimanche soir.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre le M23, soutenu par le Rwanda, et l’armée congolaise. Le M23 est actif dans la région depuis plusieurs années et cherche à renforcer sa position dans le Nord-Kivu, une région déjà marquée par de nombreux déplacements de populations et une instabilité permanente. Kamandi Gîte est un point stratégique au bord du lac Édouard, ouvrant un accès vers le territoire de Beni. Cela pourrait permettre au M23 de progresser vers d’autres zones importantes.
Les perspectives de paix dans la région semblent de plus en plus sombres, car le M23 continue de se renforcer. D’après un membre de la société civile de Kamandi Gîte, des centaines de combattants bien équipés du M23 se dirigeraient vers Butembo, une ville importante du Nord-Kivu. Cette nouvelle montée de violence a entraîné un déplacement massif de populations, forçant des milliers de personnes à fuir les combats.
Ces affrontements surviennent alors que le processus de paix de Luanda semblait récemment progresser. Les experts de la RDC et du Rwanda ont convenu d’un plan pour réduire la présence militaire et neutraliser les FDLR, un autre groupe armé actif dans la région. Ce plan doit encore être approuvé lors de la prochaine rencontre des ministres prévue le 16 novembre à Luanda. Cela laisse entrevoir une lueur d’espoir pour une résolution de la crise, mais les événements récents montrent que la situation reste très fragile et incertaine.