Nouvelle flambée de violences dans la province du Tibesti, dans l’extrême nord du Tchad, où des affrontements meurtriers ont opposé l’armée tchadienne aux rebelles du FNDJT (Front de la nation pour la démocratie et la justice). Cette région avait déjà été le théâtre de violences intercommunautaires il y a près d’un an, ayant entraîné la mort de plus de 100 personnes à Kouri Bougoudi, et de combats contre les rebelles du CCMSR (Conseil de commandement militaire pour le salut de la République) il y a quatre ans. Les récents affrontements ont créé une situation tendue, avec des versions contradictoires émanant des parties impliquées et l’absence de sources indépendantes pour confirmer ou infirmer les faits.
Selon le coordinateur adjoint des rebelles du FNDJT, l’armée tchadienne aurait lancé l’attaque en premier, ciblant l’une de leurs bases avancées à Dozo, une localité située à environ 80 km de la ville de Wour, dans la province du Tibesti. Youssouf Tolli affirme que leurs combattants ont réussi à repousser cette “attaque-surprise”, menée en collaboration avec des informateurs bien implantés dans la zone, sans donner de bilan précis sur les affrontements jusqu’à présent.
De son côté, le porte-parole du gouvernement de transition a confirmé qu’un accrochage avait bel et bien eu lieu mercredi dans la région de Kouri Bougoudi entre l’armée et “les rebelles du FNDJT et du CCMSR”. Aziz Mahamat Saleh précise qu’un rebelle a été tué, 20 autres ont été capturés, dont quatre blessés, et que des véhicules lourdement armés ont été saisis ou détruits lors de combats qui ont duré plusieurs heures. Selon lui, ces affrontements sont la conséquence d’une incursion en provenance du sud libyen.
Le Tchad se retrouve ainsi confronté à une série de défis sécuritaires majeurs sur plusieurs fronts. Des violences meurtrières sévissent dans le sud du pays, avec un afflux massif de réfugiés à la frontière avec le Soudan à l’est. Des menaces terroristes planent également sur le sud-ouest et l’ouest. Cette nouvelle flambée de violences dans le nord du pays s’ajoute à ces préoccupations sécuritaires. Malgré cela, le porte-parole du gouvernement affirme que le Tchad est prêt à faire face à ces défis.