Depuis le début des hostilités à Khartoum il y a trois mois, plus de 240 000 personnes en provenance du Soudan ont franchi la frontière pour trouver refuge au Tchad. Face à cette situation d’urgence, les autorités, les agences de l’ONU et leurs partenaires se mobilisent pour éviter une catastrophe humanitaire à l’Est du pays. Dans cette course contre la montre, le gouvernement tchadien a alloué des terres pour la construction de trois nouveaux camps de réfugiés, tandis que le HCR procède à l’extension de sept sites déjà existants qui ont accueilli plus de 400 000 Soudanais au cours des deux dernières décennies.
L’effort logistique colossal pour accueillir les réfugiés à Orang
Le tout nouveau camp d’Orang, sorti de terre en à peine une semaine, représente un véritable défi logistique en cette période de début de saison des pluies au Tchad. Amine Haroun Agar, de l’ONG ADES, témoigne de la mobilisation sans précédent des équipes sur place : « En une semaine, nous avons construit environ 1 000 abris. Vous imaginez l’ampleur de cette mobilisation logistique ? Malgré la pénurie de moyens de construction, les efforts sont déployés pour soulager la ville d’Adré de la pression migratoire. »
Objectif d’accueillir 35 000 réfugiés d’ici la fin du mois
Le temps presse, et les acteurs humanitaires ont pour objectif d’accueillir 35 000 réfugiés d’ici la fin du mois. Sany Aakilou, du HCR, explique le travail en cours : « Nous avons déjà réalisé une quarantaine de latrines en seulement quatre jours. Et nous allons continuer car notre objectif est de mettre en place 1 500 latrines dans le camp d’Ourang. » Les efforts visent à fournir des conditions de vie dignes et hygiéniques aux réfugiés dans un contexte de précarité extrême.
La course contre la montre pour accueillir les réfugiés dans des conditions de plus en plus difficiles
Alors que les travaux s’achèvent à Orang pour accueillir le premier convoi de Soudanais en provenance de la frontière située à seulement 25 kilomètres, la saison des pluies ajoute des complications supplémentaires. Certains camions mettent désormais jusqu’à deux jours pour parcourir cette distance, contribuant à la congestion des centres de transit existants. Le coordinateur des urgences au HCR, Brice Deglas, souligne l’urgence de trouver de nouveaux sites pour augmenter la capacité d’accueil des réfugiés face à l’afflux croissant. La situation reste préoccupante, et les acteurs humanitaires continuent de rechercher activement un quatrième site d’accueil pour faire face aux pronostics très pessimistes concernant l’évolution de la crise.