Au Cameroun, un accord majeur a été conclu entre l’État et la société canadienne Magil pour reprendre les travaux du complexe sportif d’Olembé, qui avait joué un rôle clé lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations masculine de football. Cette avancée marque un nouveau rebondissement dans la longue histoire de ce chantier, débuté en 2017.
L’entreprise canadienne Magil, une filiale du groupe français Fayolle, et l’État camerounais ont trouvé un terrain d’entente pour redonner vie à ce projet emblématique. L’année 2023 avait débuté sous un climat de méfiance entre les deux parties, avec Magil envisageant la résiliation du contrat en raison de problèmes de paiement, et le ministère des Sports accusant le constructeur de surfacturation et d’abandon du chantier après la CAN. Le chantier, amorcé en 2017 par l’italien Piccini dans la banlieue nord de Yaoundé, demeurait inachevé.
Magil s’engage désormais à corriger diverses malfaçons dans le stade d’Olembé, y compris des problèmes de tuyauterie, des portes défectueuses et des sanitaires hors service. De plus, il est prévu de remobiliser le personnel et les équipements pour relancer les travaux de grande envergure. À terme, le projet comprend la construction d’un hôtel, d’un centre commercial, d’une piscine et d’un gymnase aux côtés du stade et des terrains de sport.
Actuellement, aucun calendrier officiel n’a été établi pour la finalisation de ce projet, qui a déjà absorbé 155 milliards de francs CFA (environ 236 millions d’euros) selon le ministère des Sports. En janvier, en tant que maître d’ouvrage, le ministère avait accusé Magil de “lenteurs” et de “siphonner le budget.” Cependant, Magil a réagi en saisissant la Cour d’arbitrage internationale de Paris pour obtenir la libération des fonds de la convention de prêt souscrite par l’État avec la banque SCB, obtenant gain de cause en avril 2023.
Le dossier a été transféré à la Présidence du Cameroun, supervisé par le Secrétariat général et l’une de ses “task forces”. Le Secrétaire général de la Présidence a récemment assuré que l’exécution de ces projets se poursuivra avec succès. Un nouvel acteur, l’Office national des infrastructures et des équipements sportifs (Onies), créé en août 2022, jouera un rôle clé dans la suite des opérations. À sa tête, l’ancien gardien de but de l’équipe nationale camerounaise, Joseph-Antoine Bell, qui promet une gestion plus rigoureuse du projet, déclarant que “les erreurs du passé ne peuvent pas se reproduire” dans un climat de confiance renouvelé.