Le président ougandais Yoweri Museveni a finalement brisé le silence en répondant aux pressions grandissantes de l’opposition, incarnée par Bobi Wine, pour la libération de Kizza Besigye. Depuis novembre, l’opposant historique, dont l’état de santé se dégrade, reste incarcéré sous des charges jugées graves par le chef de l’État.
Dans un tweet incisif, Museveni questionne la raison de l’arrestation de Besigye, affirmant que les accusations – notamment celle de possession illégale d’armes à feu visant à menacer la sécurité nationale – justifient son maintien en détention. Cette position intervient alors que Besigye, suite à une audience et à une décision de la Cour suprême qualifiant son procès militaire d’inconstitutionnel, a entamé une grève de la faim pour protester contre la situation.
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu en Ouganda, où les tensions entre le régime en place et les forces de l’opposition se sont accentuées. Kizza Besigye, figure emblématique de la contestation politique, voit sa situation se dégrader malgré une décision judiciaire ayant ordonné le transfert de son procès vers une juridiction civile – décision qui reste pour l’heure sans effet. Le refus d’accès à la prison lors de la visite tentée par Bobi Wine alimente également la méfiance envers les autorités.
L’opposition, menée par Bobi Wine, a lancé un ultimatum de 48 heures pour obtenir la libération immédiate de Besigye et de tous les prisonniers politiques. Par ailleurs, une journée de prière a été annoncée pour le mercredi 19 février, marquant ainsi la détermination des forces dissidentes à maintenir la pression sur le régime. Ces événements pourraient bien intensifier la contestation, avec des répercussions politiques tant au niveau national qu’international.
Les tentatives de Bobi Wine pour se rapprocher de l’opposant, refusées sous prétexte de la situation critique de ce dernier, illustrent la difficulté d’accéder à un dialogue constructif avec les autorités. De nombreux observateurs dénoncent ainsi une politique de répression qui compromet la transparence et la crédibilité du gouvernement ougandais. Les appels à la mobilisation et aux prières témoignent également d’une forte mobilisation populaire en faveur d’un changement.
Au-delà de l’affaire Besigye, cette crise souligne les enjeux plus larges d’une réconciliation nationale difficile à instaurer dans un contexte de division politique. La position ferme de Museveni, qui refuse toute concession sous prétexte de la gravité des accusations, risque de renforcer le sentiment d’injustice au sein de l’opposition et de la communauté internationale. Alors que la tension monte, l’évolution de ce dossier pourrait marquer un tournant décisif dans la dynamique politique ougandaise.