Des militants et des organisations non gouvernementales (ONG) ont entamé, le mardi 27 juin, une nouvelle action en justice contre la multinationale française TotalEnergies. Leur objectif est de demander réparation pour les violations présumées des droits humains causées par le mégaprojet pétrolier de la société en Ouganda et en Tanzanie. Ce projet d’envergure comprend la construction d’un gigantesque pipeline reliant le lac Albert à l’océan Indien, ainsi que le forage de 400 puits de pétrole.
Cette initiative juridique intervient quatre mois après qu’un tribunal parisien ait rejeté une première requête des opposants aux chantiers de TotalEnergies, la jugeant irrecevable. Cette fois-ci, l’enjeu est de prouver que le groupe français a négligé son devoir de vigilance en n’identifiant pas suffisamment les risques associés à ses activités.
Les demandeurs, composés de 26 Ougandais et de cinq associations ougandaises et françaises, reprochent à TotalEnergies des expropriations abusives, des compensations insuffisantes et du harcèlement. Selon Juliette Renaud, responsable de campagne aux Amis de la Terre, ces préjudices auraient pu être évités si TotalEnergies avait mis en place un plan de vigilance visant à prévenir de telles situations.
Le méga-projet pétrolier de TotalEnergies a entraîné des restrictions d’accès aux terres pour les habitants, ce qui a eu un impact extrêmement négatif sur leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles et à se nourrir. Il est important de rappeler que 70 % de la population ougandaise dépend de l’agriculture. Par ailleurs, les travaux de construction de l’usine de traitement du pétrole du projet Tilenga ont provoqué des inondations. TotalEnergies maintient que son mégaprojet apportera des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux aux populations locales. La première audience dans cette affaire est prévue pour décembre prochain.