Le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, a récemment réagi à l’exclusion de son pays du programme commercial américain Agoa. Cette décision a été annoncée par le président américain Joe Biden en raison de préoccupations relatives aux violations des droits humains en Ouganda, notamment la récente adoption de la “Loi anti-homosexualité 2023”.
Cette exclusion de l’Agoa a suscité des réactions et des controverses. Dans une lettre au Congrès américain, le président Biden a accusé le gouvernement ougandais de violations des droits humains. Cette mesure a été fortement critiquée par des groupes de défense des droits humains, l’ONU et plusieurs pays occidentaux. La “Loi anti-homosexualité 2023” est au cœur de ces préoccupations.
L’African Growth and Opportunity Act (Agoa) est une loi qui offre des avantages commerciaux aux pays africains pour leurs exportations vers les États-Unis. Cependant, le 4 novembre 2023, lors d’une réunion de l’Agoa en Afrique du Sud, l’Ouganda a été exclu, aux côtés de trois autres pays. Cette décision a des répercussions significatives sur l’économie ougandaise.
Dans un post sur les réseaux sociaux, le président Museveni a minimisé l’importance de l’Agoa pour son pays. Il affirme que l’Ouganda a la capacité de réussir sa propre croissance, avec ou sans le soutien des pays occidentaux. Cette déclaration montre la détermination du président à maintenir la stabilité économique de l’Ouganda malgré l’exclusion de l’Agoa.
D’autres personnalités, y compris son propre gendre et haut-conseiller Odrek Rwabwogo, ont exprimé leurs inquiétudes quant à cette décision américaine. Ils soulignent que cette exclusion risque de causer des difficultés aux agriculteurs et aux propriétaires de petites entreprises en Ouganda, mettant ainsi en lumière les conséquences économiques de cette décision.
La “Loi anti-homosexualité 2023” en Ouganda, qui criminalise l’homosexualité aggravée et prévoit des peines de mort pour les récidivistes, a été un facteur clé de cette exclusion. Les répercussions de cette loi sur la situation des droits humains en Ouganda et la contestation en cours devant la Cour constitutionnelle à Kampala sont des sujets de préoccupation internationale qui continueront à évoluer.
Cette loi est inconstitutionnelle, tout d’abord parce qu’elle criminalise la communauté LGBT. En plus, elle pénalise tout soutien aux personnes LGBT, car vouloir défendre la communauté LGBT pourrait être perçue comme la promotion de l’homosexualité. Plus inquiétant encore, cette loi crée une sorte d’État policier dans lequel les gens de chaque communauté pourront se mettre à surveiller les uns les autres. Par ailleurs, nous avons déjà vu des personnes se faire agresser dans la rue car elles étaient considérées d’être lesbiennes ou homosexuelles. Donc, lorsque vous prenez tous ces incidents en compte, et le fait que notre Constitution prévoit la protection et la sécurité de tous les Ougandais, nous jugeons que cette loi va à l’encontre de nos principes. C’est pourquoi nous avons saisi la Cour constitutionnelle pour contester ce texte et veiller à ce qu’il soit annulé.