Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre et leader du Front populaire ivoirien (FPI), a été choisi pour représenter son parti lors de l’élection présidentielle de 2025. Alors que la campagne approche, il appelle à l’unité de la gauche ivoirienne pour affronter le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), actuellement au pouvoir. Lors d’une récente visite à Paris, Affi N’Guessan a aussi exprimé ses réserves concernant une éventuelle candidature du président sortant Alassane Ouattara, estimant que cela pourrait mettre en danger la stabilité du pays.
Affi N’Guessan met en garde contre un possible quatrième mandat d’Alassane Ouattara. Déjà contesté, le troisième mandat de Ouattara a causé des tensions et une dégradation des conditions socio-économiques. “Ce serait un grand risque pour le pays que M. Ouattara soit encore candidat en 2025”, a averti Affi N’Guessan. Malgré une croissance économique de 7 %, l’ancien Premier ministre pointe les faiblesses sur le plan social, comme la baisse de l’espérance de vie, l’échec de la réconciliation nationale et la persistance de la corruption.
Depuis la crise post-électorale de 2010-2011, la politique en Côte d’Ivoire est restée très divisée. Le Front populaire ivoirien, qui a longtemps été éclaté, essaie désormais de réunir ses forces en se rapprochant de Laurent Gbagbo et de son parti, le PPA-CI. Affi N’Guessan annonce qu’une rencontre avec Gbagbo est prévue prochainement, dans le but de bâtir une alliance pour la présidentielle de 2025. “Il est crucial que nous montrions à la population que nous avons dépassé nos conflits passés”, a-t-il déclaré.
Affi N’Guessan est confiant sur la possibilité de collaborer avec Laurent Gbagbo pour les prochaines élections. Selon lui, aucun parti, qu’il soit dans l’opposition ou au pouvoir, ne peut gagner seul. Le rapprochement entre le FPI et le PPA-CI a pour but de proposer une alternative solide aux Ivoiriens. Affi N’Guessan n’exclut pas que l’un des deux leaders puisse se retirer en faveur de l’autre, en fonction des résultats du premier tour des élections.
Bien que le RHDP semble vouloir qu’Alassane Ouattara se présente à nouveau, Affi N’Guessan reste sceptique. Pour lui, Ouattara est conscient des dangers d’une nouvelle candidature et pourrait décider de soutenir un successeur. Parmi les noms évoqués figure celui du vice-président Tiémoko Meyliet Koné, que beaucoup voient comme le successeur naturel de Ouattara. “Ce ne serait pas une surprise si Tiémoko Meyliet Koné était choisi comme candidat du RHDP”, estime Affi N’Guessan.
Pascal Affi N’Guessan se voit comme un candidat de transition, un lien entre les différentes générations de dirigeants. Bien qu’il reconnaisse les ambitions de personnalités comme Charles Blé Goudé, il pense qu’il est temps d’assurer une transition en douceur, afin de préparer la nouvelle génération à prendre le relais. “Je pense que je devrais être le candidat de la transition, pour permettre à la nouvelle génération de se renforcer et de prendre la relève demain”, a-t-il déclaré.