Le pasteur Paul Mackenzie Nthenge et ses complices présumés font face à des accusations de terrorisme après la découverte de 109 corps dans une forêt du sud-est du Kenya où se réunissaient des membres de sa secte. La justice kényane a annoncé, ce mardi 2 mai 2023, son intention de poursuivre le pasteur pour terrorisme. La procureure souhaite une détention prolongée pour lui et ses complices, car l’enquête n’est pas terminée. Le pasteur a été redirigé vers un tribunal habilité à traiter les affaires liées au terrorisme, à Mombasa.
Le calme du pasteur contraste avec l’agitation qui régnait dans la salle d’audience, remplie de familles de personnes disparues. Plusieurs membres de la secte de Shakahola ont été arrêtés en même temps que le pasteur le 14 avril dernier. Les enquêteurs soupçonnent leur implication dans la mort des 109 personnes. Depuis leur arrestation, les suspects ont été placés en détention provisoire.
Une autre affaire suspectée d’être liée à celle de Paul Mackenzie Nthenge est celle du pasteur Ezekiel Odero, arrêté le 27 avril dernier. La cour de Mombasa a décidé de prolonger la garde à vue du pasteur de deux jours. La demande des procureurs de maintenir le pasteur en détention pour 30 jours a été rejetée. Une nouvelle audience est prévue pour le 4 mai.
Les autorités kényanes prennent très au sérieux les groupes religieux ou sectaires considérés comme dangereux. Ils sont régulièrement surveillés et leurs activités sont scrutées de près. Les autorités ont intensifié leur lutte contre le terrorisme ces dernières années, en particulier depuis l’attaque de l’université de Garissa, en 2015, qui avait fait 148 morts.
Les proches des victimes attendent des réponses à leurs questions et espèrent que la justice fera toute la lumière sur cette affaire. La procédure judiciaire en cours contre Paul Mackenzie Nthenge et ses complices présumés devra déterminer les circonstances exactes de la mort des 109 personnes et faire toute la lumière sur les activités de cette secte.